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En quelques plans, Joe Wright explose les conventions du mélo vintage et se débarasse de l'ombre pesante de James Ivory. Dans une mise en scène aérienne faite d'arabesques et de gros plans pompiers, la sexualité, le romantisme et la culpabilité se mêlent dans une orgie sensuelle et vénéneuse. Film de guerre, mélo, drame épique, Reviens-moi est une oeuvre brillante peuplée de comédiens fantastiques.
Toutes les critiques de Reviens-Moi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Téléramapar Pierre Murat
Situant le coeur du récit en plein conflit mondial, Joe Wright (Orgueil et Préjugés), effrayé, sans doute, d'être à tout jamais classé comme un cinéaste intimiste, se paie un vrai coup de folie : dans un Dunkerque où les troupes alliées tentent d'embarquer, il filme un plan séquence avec deux mille figurants, une grande roue, un bateau échoué sur le sable, une partie de foot, un choeur militaire et l'intervention surprise d'un extrait du Quai des brumes de Carné. Une démesure à la Orson Welles. Mais c'est en Losey qu'on le préfère, lorsqu'il parvient à suggérer toute l'ambiguïté de personnages en déroute.
- Le JDDpar Barbara Théate
Un film en forme de saga qui commence comme une romance passionnée et tourne à la tragédie sur fond de Seconde Guerre mondiale. Ce virage un peu brusque désarçonne. Reste l'élégance des images de Joe Wright, la fougue du jeune de James McAvoy et le charme, parfois un peu figé, de Keira Knightley.
- Ellepar Françoise Delbecq
Le rythme saccadé scande la première partie, très réussie, de ce film réalisé par Joe Wright, spécialiste des adaptations de best-sellers depuis Orgueil et Préjugés. La guerre en plans-séquences dans le port de Dunkerque est plus ennuyeuse.
- Paris Matchpar Christine Haas
Joe Wright dépoussière le mélo historique pour révéler le coeur qui bat. L'opacité de la seconde partie complique cette belle histoire de trahison et d' "expiation", qui avait les atouts d'un classique mais s'étiole tristement.
- Fluctuat
C'est simple, Joe Wright rêve d'être Anthony Minghella pour Cold Mountain. Avec Reviens-moi, il tente de rejouer l'histoire tragique des amants séparés qui n'ont eu qu'un bref instant pour s'aimer avec la guerre en arrière-plan. Pas de chance, Wright n'a pas le talent de son aîné.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaAprès Orgueil et préjugés, Joe Wright retrouve donc Keira Knightley dans cette grande fresque sentimentale et tragique, Reviens-moi, ou en V.O Atonement (Expiation), une adaptation du roman de Ian McEwan. Premier constat, Wright a du mal à contrôler ses ambitions. Après une longue première partie en forme de drame psychologique installant les clés du récit : 1935, dans une famille bourgeoise anglaise, une adolescente ment sur l'identité du violeur de sa cousine et condamne l'amant de sa soeur dont elle était secrètement amoureuse à partir au front pour éviter la prison, la deuxième partie s'égare soudainement dans une France dévastée par la guerre pour rejouer la symphonie des amants séparés. On s'étonne d'abord de la lente et sinueuse circonvolution de la narration qui hésite sur les points de vue. Puis, séduit malgré tout par les pulsions lyriques de Wright qui imagine son mélodrame comme un ballet où chaque élément, des personnages aux moindres objets en passant par les décors, devient un motif musical, on s'accroche en tentant de trouver le pivot du film. Celui-ci arrive durant les dernières minutes pour donner une logique parfaite au récit et à la cadence des images. Mais le truc, véritable twist théorique digne d'un scénario à suspens, ne relève alors guère le château de cartes de Wright qui depuis un moment a fini par lasser un peu avec sa mise en scène enthousiaste et fiévreuse qui confond paysage et carte postale, sa virtuosité démonstrative et ampoulée (le long plan séquence sur la plage) ou ses violons guimauves. Restent la silhouette longiligne et éthérée de Keira Knightley qui flotte à la surface des images comme pour Chanel, et James McAvoy, amant idéal dont le visage, le regard et la voix sauvent presque à eux seuls le film. Reviens-moi
De Joe Wright
Avec Keira Knightley, James McAvoy, Vanessa Redgrave
Sortie en salles le 9 janvierIllus. © Studio Canal
- Exprimez-vous sur le forum cinéma
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- Lire notre petite Histoire du cinéma anglaisLe Mondepar Jean-Luc DouinAcharné à prouver sa virtuosité, Joe Wright accumule les images léchées, les arabesques de la caméra, les trouvailles visuelles et sonores, engloutissant son mélo rétro et romantique, somptueux et sophistiqué, sous une mise en scène voyou et ronflante.