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Drôle d’idée de sortir cette minisérie prévue pour une diffusion télé. Après un prologue qui décrit le traumatisme, quatre chapitres sont dédiés à chacune des femmes, quinze ans après les faits. Entre chronique déprimée et mélodrame extravagant, ils composent une étude lourdement symbolique sur le thème de l’innocence perdue. Tel quel, l’ensemble étant trop long à projeter d’une seule traite, le distributeur a donc décidé de sortir la saga en deux parties : Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier (en salles le 5 juin). Le problème est qu’il est impossible de saisir le second volet sans avoir vu le premier. Pourtant, une version courte aurait pu être aisément montée en se concentrant sur les deux personnages les plus intéressants : une enseignante (jouée par la chaleureuse Eiko Koike) et la mère de la fillette, dont on découvre l’invraisemblable passé.
Toutes les critiques de Shokuzai : celles qui voulaient se souvenir
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le cinéma de Kurozawa s'y confirme, enfin, comme un art du cadre de la géométrisation des espaces, où s'inscrivent des corps capturés dans leur mal-être. Shokuzaï - Celles qui voulaient se souvenir frôle le sans faute.
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Un jeu de piste lugubre et fascinant.
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Ce vrai-faux thriller est un sublime portrait de cinq femmes. Un coup de maître !
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Kiyoshi Kurosawa retrouve le savoir-faire des feuilletonistes d’antan dont on suivait les récits avec passion. Malin, il sait arrêter le premier film en plein suspense afin de nous donner
une envie tenaillante de découvrir le second. -
La pertinence de son discours formel impressionne réellement par son homogénéité – preuve nouvelle de ce que le média télévisuel peut apporter à la narration cinématographique. À aucun moment le découpage en deux épisodes ne se justifie donc, et ce d’autant moins d’ailleurs qu’il convient soit de considérer Shokuzai comme un tout, soit comme cinq moyens-métrages distincts, avec chacun leurs spécificités formelles.
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Le découpage du film en une série de portraits lui permet de reformuler sur un mode toujours délayé (un poil trop ?) la figure passionnante de la décomposition qui traverse l’ensemble de son œuvre : décomposition d’un événement, d’un être, d’une société, qui passe ici par un savant jeu de poupées russes, à la japonaise, remuant et vertigineux.
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Mais l’esthétique demeure toujours épurée avec des teintes désaturées et une distance envers les personnages, magnifiquement interprétés, qui situe davantage le récit dans le mystère que dans l’émotion. Malgré le malaise qui flotte, le film tient le spectateur en haleine. À ne pas manquer, le deuxième volet livre les clés de l’intrigue.
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A la fois thriller et tragédie intime, découpé en cinq portraits bruissants et tragiques, un feuilleton haletant et subjuguant (on recommandera de les voir d’affilée pour optimiser les qualités d’écriture) mis en scène avec une distance glaçante par un cinéaste inégal mais qui trouve ici un enjeu narratif à la hauteur de son talent.
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On ne peut pas toujours nommer la terreur que diffusent les films de Kurozawa, car celle-ci ne résulte pas d'une monstruosité spectaculaire mais d'un manque : l'étouffement de toute vivacité avec comme horizon l'extinction de l'espèce humaine ou économique
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De quoi ravir ses admirateurs, mais de quoi faire aussi office de parfaite introduction pour les profanes.
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Un concept original, parfois hélas plus fort que l’intrigue elle-même, quelque peu tirée par les cheveux. Mais il faut reconnaître que Kiyoshi Kurosawa impose une nouvelle fois sa patte, et parvient à nous tenir en haleine, nous donnant envie de connaître la fin de son diptyque.
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Dialogues bavards, artifices de scénario trop voyants pour convaincre, "twist" final énorme... Dommage. Mais ces faiblesses tardives ne font pas oublier l'ampleur peu commune d'une histoire à la fois terrifiante et bouleversante.
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malgré une fin longuette et qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe (on n’en dira pas plus), la narration fait preuve de suffisamment d’aisance pour que chacun des cinq segments du film – correspondant aux épisodes du découpage japonais – réussisse à relancer la fiction de manière autonome. Pas tout à fait abouti, donc, mais original et intéressant.
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Le réalisateur tient le spectateur en haleine jusqu'au bout... ou presque. Le dernier pan de cette quête vengeresse et morbide est un poil bavard et tiré par les cheveux.