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Deuxième long-métrage de l’écrivain-scénariste Jérémy Guez, Sons of Philadelphia est sa première production américaine. C’est par ailleurs l’adaptation d’un des meilleurs romans de Pete Dexter, Un amour fraternel qui transposait les codes de la tragédie grecque chez les mafieux de Philadelphie. On retrouve à l'écran toute l’atmosphère poisseuse et violente de l’écrivain américain. Tout son désespoir aussi. Quand on sort les flingues ici, ce n’est pas beau ; c’est sale, vif et surprenant. Les coups qui pleuvent sur un ring (il est beaucoup question de boxe) martèlent la gueule des comédiens mais on les ressent physiquement aussi… Le film suit la relation compliquée de deux cousins qui ont grandi comme des frères. Peter (Matthias Schoenaerts) est une force de la nature silencieuse et taciturne quand Michael (Joel Kinnaman) est une tête brûlée, rongée par la violence. Un enlèvement minable, la rencontre avec une jeune femme et la rivalité d'un gang italien vont bouleverser la relation entre les deux hommes et faire resurgir d’anciens secrets de famille. Sons of Philadelphia a toutes les qualités du solide thriller américain. C’est sec, fiévreux, incroyablement incarné. Le film enferme le spectateur dans un engrenage délétère jusqu’à son final aussi prévisible que catastrophique. La force du destin, le poids des contraintes familiales... Tout est là parfaitement exécuté, impeccablement incarné. Le film confirme le talent de Jérémy Guez, qui n’est plus seulement un écrivain soufflant, mais désormais un cinéaste à suivre.