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Esthète et mélomane dans l’âme, Jarmusch est cinéaste par défaut, ses fi lms ne fonctionnant que par tableaux et accords, sans souci d’harmonie. The Limits of Control n’atteint pas les limites de l’ennui. Il les dépasse.
Toutes les critiques de The Limits of Control
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le film a quelque chose de sensuel, voluptueux. On se laisse porter par ce film d’espionnage où l’action se réduit à quelques trafics de boîtes d’allumettes. Jusqu’au moment où du sens se fait jour. Le brillant exercice de style est aussi une charge politique et le dénouement, qu’on ne racontera pas, est une condamnation sans appel de la dictature économique, qui se pose aujourd’hui en seul système d’interprétation du monde.
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Il faut voir ce film avancer dans le désert d'Espagne à la recherche de châteaux politiques à abattre pour comprendre qu'au fond, Jarmusch doute et n'a jamais fait que douter.
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A la croisée d'Antonioni (incommunicabilité, villes désertes), Melville (figure du Samourai) et Boorman, The Limits of control est un trip existentiel plus rêche et mal aimable que complaisant. Ce mélange de road-movie immobile, de polar abstrait et de western hypnotique, (dans la lignée des inoubliables Dead Man et Ghost Dog) se révèle comme une saisissante épure du style Jarmusch, qui atteint peut-être ici sa limite, son point de non-retour. La suite de sa filmographie, comme celle de son héros solitaire émancipé, est potentiellement passionnante : comment se réinventer ?
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Les fans de Coffee and Cigarettes, fameux film de discussions entre amis, se régaleront de voir ces derniers disserter sur des sujets aussi divers que l'art ou la science. Entre poème surréaliste et ode à la culture populaire, The Limits of Control fait un pied de nez magistral aux films hollywoodiens trop explicatifs. Plus qu'un exercice de style, c'est un acte de résistance contre un cinéma trop formaté. «Je suis un vrai indépendant», conclut Jarmusch. Et c'est vrai, son film fleure bon la liberté.
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La compréhension du scénario par le spectateur n'était visiblement pas la principale préoccupation du réalisateur new-yorkais pour cette oeuvre à la fois poétique et ludique. Il a préféré lui faire partager un rêve éveillé au charme persuasif et à la musique envoûtant. A découvrir.
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The Limits of Control présente tous les symptômes des confessions d'un artiste un rien paumé, doutant de son outil, de son importance, se laissant aller à l'autocitation jusqu'à la dépréciation.
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The Limits of Control montre un réalisateur toujours travaillé par le désir de faire des films, sans que celui-ci se cristallise sur un objet. Là où, dans la même position, Pedro Almodovar, son exact contemporain, a recouru à tout l'arsenal du mélodrame, Jarmusch essaie de se passer de scénario, de personnages, pour ne compter que sur la forme, sans cesse recommencée, d'une séquence. Formellement, The Limits of Control ne pourrait être plus différent d'Etreintes brisées et, pourtant, on y respire la même tristesse, la même inquiétude.
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Avec son héros mutique (Isaach de Bankolé) en route à travers l'Espagne pour accomplir une mission insaisissable, The Limits of control est sans doute le film le plus « free style » de Jarmusch, tourné au gré de l'inspiration. Et, en même temps, le plus abstrait. Invitation à se perdre en conjectures, à s'absorber dans la contemplation, ou incidemment dans un flamenco nihiliste (en substance « la vraie signification de la vie est au cimetière »), le film est lui aussi un rébus. Un agencement de signes mystérieux et récurrents - voir ces mouvements de tai-chi renouvelés à chaque étape par le voyageur. Et un manifeste pour la liberté de les interpréter chacun à sa guise.
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Dans The Limits of Control, Jarmusch rejoue ici l'adorateur de Melville à travers les errances d'un tueur mutique. Mais à défaut d'abstraction métaphysique, le réalisateur révèle un monde climatisé digne d'une publicité haut de gamme.
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Deux heures d'expériences sensorielle vide. Je me marre déjà à l'idée de lire mes confrères dithyrambiques, et de voir fuir en masse les spectateurs de la salle ! Que dire ? C'est un peu comme de regarder sa grand-mère mourir, ce dernier Jarmusch (...)
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(...) Jarmusch brasse du vide et balance un vague discours sur les rapports entre pays riches et pays pauvres. Alors qu'il était le héraut d'un cinéma indépendant, il est devenu victime de sa propre image d'auteur branché.
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Jim Jarmusch, fidèle à son style, reprend ses thèmes favoris, le déracinement, le voyage, la mort, l’absurde, et laisse ses personnages se débrouiller. Le choix d’Isaac de Bankolé pour le rôle principal ajoute à l’étrangeté de l’ensemble. On peut, au choix, trouver que c’est hypnotisant ou, au contraire, interminable.
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The Limits of control, au moins, ne nomme pas, mais c'est peut-être pire encore, cette manière de dessiner un film comme un jeu de pistes, de ramener la mise en scène à l'horizon d'un quizz musical et cinéphile.