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Inspirée par son expérience, Lauren Hadaway propose pour son premier long le portrait d’une jeune rameuse solitaire, prête à tout pour intégrer le meilleur équipage du club d’aviron de sa fac, alors que ni ses capacités physiques ni sa difficulté à tisser des liens avec autrui ne l’y prédisposent. Il y a du Whiplash ou du Black swan dans la manière dont la cinéaste parvient à faire ressentir physiquement la douleur inhérente au dépassement de soi. Le tout en créant une ambiance prenante, à la lisière du fantastique - comme si on ne savait jamais si son héroïne vivait, fantasmait ou cauchemardait ce qu’elle traverse - grâce à un remarquable travail sur l’image et le son, mais aussi et surtout à sa fascinante interprète, Isabelle Fuhrman, qui s’appuie ici intelligemment sur l’étrangeté émanant d’elle depuis Esther pour apporter un trouble captivant autour de son personnage. Une démonstration de force tout en finesse.