Le succès de SF de James Cameron est catalogué par des sites Internet américains comme trop laxiste envers la cigarette. Cela n’a pas interpellé les spectateurs (fort nombreux) d’Avatar, mais, comme beaucoup de films, on y trouve des cigarettes. Le site Internet Smokefreemovies est une initiative montée par Stanton A. Glantz, professeur de médecine à l’université de San Francisco. Il a coécrit des ouvrages dénonçant, à juste titre, les mensonges et manipulations de l’industrie du tabac aux USA. Son site part du constat que les films peuvent influencer les jeunes à fumer, rien qu’en montrant des personnages la clope au bec.Le site décerne trois labels : 100% non fumeur, fumeur mais montrant les conséquences négatives de l’acte, et fumeur tout court. Et Avatar a récolté le troisième logo ! Ceci à cause de quelques scènes très brèves où Grace, la scientifique incarnée par Sigourney Weaver, fume une cigarette. Le New York Times a réussi à dégotter les réactions des principaux intéressés. Le professeur Glantz estime que la scène pollue le film, et suffit à le classer comme « pro-fumeur », comme si l’on avait « jeté du plutonium dans de l’eau de source ». Quant à James Cameron, il avance ses arguments. Selon lui, Grace « est malpolie, elle jure, elle boit, elle fume. De plus, du point de vue de son personnage, on montre que Grace se fiche de son corps humain, elle s’occupe du corps de son avatar, ce qui, encore une fois, est une critique de ceux qui négligent trop le monde réel en vivant à travers leurs avatars, comme pour les jeux vidéo online. » Cela étant dit, il ajoute qu’il ne croit pas « dans l’idée dogmatique que personne ne devrait fumer dans un film. Les films doivent refléter la réalité. Si les personnages des films PG-13 [interdits aux moins de treize ans] peuvent voler, tricher, mentir et tuer, pourquoi s’embarrasser d’une morale floue lorsqu’on touche au tabac ? Je suis d’accord pour qu’au cinéma, des personnages jeunes, destinés à être des modèles pour la jeunesse, ne doivent pas fumer, surtout s’ils le font de manière à montrer que ça les rend plus cool ou qu’ils doivent passer par là pour être acceptés par leurs potes. » Pour conclure, Cameron estime que fumer est « une mauvaise habitude [qu’il] n’encourage pas, pas plus qu’Avatar ». Pour aller voir le site Smokefreemovies, c’est par ici !Le site Scenesmoking décerne quatre labels aux films, suivant la quantité de tabac qu’on y trouve : le label « Poumon rose » désigne les films garantis sans tabac, « gris léger », « gris sombre et enfin le label infamant « Poumon noir ». Avatar a un « poumon noir ». Tout comme Sherlock Holmes (le détective y fume la pipe), mais pas In The Air, qui est "rose". Précisons que ces classifications sont tout à fait officieuses, et qu’elles n’ont aucun lien avec la Motion Pictures Association of America (MPAA), qui décerne les labels de distribution des films. Et rappelons qu’en France, si ces débats n’ont pas lieu, ce sont les affiches de film qui posent problème : les affiches de Coco avant Chanel et Gainsbourg (vie héroïque) ont dû retirer leurs allusions au tabac de leurs affiches afin de ne pas être interdites de métropolitain…
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