Le scénariste s’est appuyé sur des lettres érotiques de Napoléon à son épouse.
Tout film historique, quel que soit son degré d’exactitude, se fonde toujours sur une part de réel. C’est le cas du biopic Napoléon, réalisé par Ridley Scott et écrit par David Scarpa (ayant déjà collaborés sur Tout l’argent du monde). Ce dernier a accordé un entretien fourni à IndieWire, dans lequel il raconte son travail d’archiviste qui lui a servi à étoffer la relation enflammée entre Napoléon (Joaquin Phoenix) et son épouse Joséphine (Vanessa Kirby). Et ce que l’on remarque surtout, c’est que l’image étonnante de la sexualité des français qu'a le scénariste américain. Apparemment, les “frenchies” sont toujours à la hauteur de notre légende d’amants passionnés et lubriques. David Scarpa détaille le contexte de la rencontre entre Joséphine et Napoléon : elle était une célébrité mondaine de la capitale, et lui venait d'être promu général, mais sans le sou.
“Elle était donc une figure bien plus exaltée à Paris que Napoléon, qui avait des trous dans ses chaussures. C'était un militaire, mais il était pauvre. [...] Il s'est attaché à elle et ils se sont évidemment mariés, mais elle a presque immédiatement mené d'une manière très française cette liaison avec un autre homme, le lieutenant Hippolyte Charles, l’opposé de Napoléon. C'est devenu un embarras national à mesure que Napoléon devenait plus célèbre.” Il y aurait donc “une manière très française” d’être infidèle…
Le scénariste détaille ensuite le travail de jeu des deux acteurs pour donner corps à cette relation de séduction très bleu blanc rouge : “Beaucoup de choses proviennent de ses lettres à Joséphine, c’est assez bien documenté. Et quand vous travaillez avec quelqu’un comme Joaquin, il y aura ce qui est dans le scénario, mais il doit le faire éclore le jour même. Il faut donc que ce soit quelque chose qu’il crée spontanément, par opposition à quelque chose de gravé dans le marbre. Mais tout cela était évidemment dans le script, de différentes manières.”
À la question concernant le contenu très osé de ces lettres, David Scarpa est catégorique : “Ils étaient Français. Donc ils étaient débauchés.” Il ajoute que l’intérêt de la relation réside dans l’impuissance de l’empereur, qui contraste avec sa puissance et son génie militaire : “Évidemment, nous avons pris beaucoup de libertés à tous les niveaux. Mais dans le fond, c’est assez proche de ce que c’était, surtout pour quelqu’un comme Joaquin, qui recherche les défauts et les faiblesses autant que les forces d’un personnage. C'était quelque chose qui l'attirait aussi”, ajoute-t-il.
Napoléon est toujours au cinéma.
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