Arnold Schwarzenegger revient sur le flop de Last Action Hero : "Ça fait mal"

30 ans après, l'acteur a toujours du mal à s'en remettre.

A l'été 1993, Last Action Hero aurait logiquement dû faire un carton. Proposer une comédie d'action, remplie de références au cinéma hollywoodien, de punchlines improbables et de second degré, avec Arnold Schwarzenegger qui sortait de l'énorme succès de Terminator 2... Sur le papier, cela semblait être la recette d'une nouvelle réussite. Pourtant, le film de John McTiernan (Piège de Cristal) co-écrit par Shane Black (L'Arme fatale) et produit par la Columbia, a fait un flop. "Monumentale erreur", comme dirait Jack Slater. Trente ans plus tard (le film fêtera précisément son anniversaire le 18 juin prochain), son acteur principal ne s'en ait toujours pas remis !

"- Ne suis-je pas le célèbre Arnold Alberschweitzer ?
- Scharzenegger !
- A tes souhaits."

Dans le docu-série que lui consacre Netflix, qui vient d'arriver sur la plateforme, Arnold explique à propos de ce film qui n'a rapporté que 50 millions de dollars aux Etats-Unis (et 137 dans le monde pour 85 de budget) : "Quand Last Action Hero est sorti, j'avais atteint le sommet de ma carrière grâce à Terminator 2, qui était devenu le plus gros succès de l'année (1992, ndlr) sur la planète. (Quand les critiques sont tombées), je ne peux pas vous dire à quel point ça m'a déçu. Ça fait mal. C'est blessant et embarrassant."

James Cameron, qui sortait donc du succès du Jugement dernier avec lui, se souvient également du jour où Schwarzie a découvert que son film était en train de flopper. Il explique cependant que sans cet échec, il ne lui aurait peut-être pas proposé leur collaboration suivante... "Quand je l'ai appelé juste après la sortie, j'ai cru qu'il était en train de pleurer dans son lit, s'amuse le cinéaste. Cet accueil l'a vraiment secoué, ça l'a blessé. Je lui ai demandé ce qu'il comptait faire et il m'a répondu qu'il voulait se pendre (rires). C'est la seule fois que je l'ai entendu être au plus bas comme ça."

"Je ne voulais voir personne la semaine qui a suivi, confirme Schwarzie, qui était pour la première fois de sa carrière rattaché à la production de l'un de ses films. Mais on doit bien aller de l'avant. Ma belle-mère disait ça tout le temps à l'époque : 'Il faut avancer.' C'est un bon message." Son beau-frère lui a alors parlé de La Totale !, le film français de Claude Zidi sorti en 1991 avec Thierry Lhermitte, Miou-Miou et Eddie Mitchell. Arnold l'a vu et cela lui a donné envie d'en tirer une version américaine. Tout aussi portée sur la comédie, mais avec plus de budget pour concevoir les scènes d'action.

C'est ce qui a donné naissance à True Lies, en 1994. "Arnold ne m'avait jamais apporté de projet dans lequel il croyait, avant cela, raconte Cameron. J'ai pensé qu'on pourrait s'amuser en tournant une comédie. Lui, il en avait déjà fait. Il a un super sens de l'humour."

Un an après le flop de Last Action Hero, True Lies a rapporté 378 millions de dollars au box-office, faisant oublier ce passage à vide à la star. Puis, au fil du temps, le film de 1993 a été peu à peu ré-apprécié par le public et les critiques.

"To be or not to be... not to be."

25 ans plus tard, Steven Spielberg a d'ailleurs fait un clin d'oeil marquant à Last Action Hero dans son film Ready Player One. Rempli de références pop, celui-ci montre un instant le titre d'un faux film, lors de la course poursuite du début : Jack Slater III. Un "easter egg" avec lequel il semble dire à l'équipe de McTiernan : "Sans rancune ?". Car en 1993, c'est en grande partie à cause de son Jurassic Park que Last Action Hero a floppé au cinéma. Le blockbuster d'Universal avec des dinos était sorti aux Etats-Unis quelques jours avant lui et il marchait si bien que des séances étaient ajoutées, au détriment de la concurrence. Il a fini par devenir le plus gros succès de cette année-là, fort de plus de 900 millions de recettes mondiales, loin devant les autres films hollywoodiens Madame Doubtfire ou Le Fugitif.

"La vie est un jeu, commente aujourd'hui Schwarzenegger dans son docu, Arnold. Vous devez être capable d'accepter aussi bien les échecs que les succès. C'est ainsi."