Un procès où tout le monde est acteur, à l’exception d’un juré. Une partie de la team The Office est aux commandes de ce vrai/faux concept de téléréalité délirant, désormais disponible sur Prime Video.
À son lancement début avril via Freevee, la plateforme gratuite d’Amazon (indisponible en France), Jury Duty se hissait en tête des programmes les plus streamés. À la clé, un concept en or : un documentaire sur le travail du jury lors d’un banal procès à Los Angeles, sauf que tout est bidon – affaire, plaignante, accusé, juge, magistrats... – sauf un juré. Ronald, c’est son nom, est donc le sujet malgré lui d’une variation sur le Truman Show visant non pas à entretenir chez lui l’illusion d’une réalité idéalisée, mais au contraire à en dérégler l’ordre pour la faire glisser vers le surréel, la seule limite étant la crédulité du cobaye. Et si la série parvient à faire accepter au garçon une copieuse ration d’événements absurdes – déboires sexuels, avocat « misterbeanesque », jurés frappadingues, présence d’une star (James Marsden dans son propre rôle)... – c’est en lui confiant le rôle du gentil grand frère des fous.
Rôle qu’il va endosser très au-delà des attentes, comme lors-qu’il montre au plus weirdo de ses collègues de tribunal – une sorte de Géo Trouvetou souffreteux et autistique – un DVD de 1001 Pattes afin de l’aider à accepter sa différence. Le concept se fait donc quelque peu oublier derrière la galerie de personnages aussi jetés que des employés de The Office (dont d’anciens collaborateurs sont ici aux commandes) ; et sur-out ne sert jamais à cultiver le malaise ou l’embarras, la série ayant eu l’intelligence de choisir un personnage parfaitement étranger à ces émotions, un modèle de saine réaction face à l’absurde. Et le vrai sujet est sans doute là : comment bien coexister avec la folie. Interdiction absolue de s’en moquer, obligation quasi morale d’en rire. Une saison 2 de Jury Duty est déjà en discussion.
Jury Duty, créée par Lee Eisenberg et Gene Stupnitsky, à voir sur Prime Video.
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