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On est loin des magnificences d’Exotica. Mais la scénariste Erin Cressida Wilson (La Secrétaire), qui adapte ici Nathalie..., le film d’Anne Fontaine, a un indéniable talent pour susciter le trouble, et elle a introduit dans son script un certain nombre d’éléments que l’on croirait tout droit sortis de l’univers d’Egoyan. En réinventant ouvertement Nathalie..., Egoyan a choisi de nous intéresser tour à tour aux trois personnes qui recomposent l’éternel triangle du théâtre de boulevard. Entre la musique envoûtante de Mychael Danna et lestons cuivrés de la photo de Paul Sarossy, le réalisateur s’est appuyé sur ses habituels collaborateurs pour s’approprier un matériau qu’il
parvient à rendre vénéneux dans ses meilleurs moments. Le couple Liam Neeson-Julianne Moore est un enchantement, mais le film doit aussi énormément à la jeune Amanda Seyfried, infiniment plus sensuelle que dans Mamma mia !
Toutes les critiques de Chloe
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Délaissant la froideur de ses récits par trop intellectuels, Egoyan creuse une voie intimiste qui lui va bien, aidé par trois comédiens formidables, Julianne Moore, Liam Neeson et Amanda Seyfried, dans un rôle qui aurait pu être joué par Scarlett Johansson. Le film est tenu, parfois prévisible, souvent captivant et au-dessus de la moyenne de ces thrillers érotico-coco produits à la pelle.
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Atom Egoyan réinvente son thriller à mesure que se noue la relation entre ce deux femmes, tandis qu'elles envisagent toutes les configurations possibles. (..) Egoyan est un marionnettiste patient. Tout du moins jusqu'à une "envolée" finale qui pourra laisser certains perplexes.
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On connait cette histoire : elle a déjà été racontée dans «Nathalie» (2003), de Anne Fontaine avec Fanny Ardant, Gérard Depardieu et Emmanuelle Béart.
Mais le réalisateur canadien Atom Egoyan va beaucoup plus loin que la version originale. Du drame psychologique, il fait un thriller angoissant. La jeune fille, après avoir provoqué la crise du couple, finira même par tomber amoureuse de l'épouse !
Egoyan réussit un suspense sentimental troublant et jubilatoire, supérieur à «Nathalie». Un film qui doit aussi énormément à Julianne Moore, remarquable, et à Amanda Seyfried, belle ingénue à la sensualité débordante. -
Certes, Julianne Moore, pour les amateurs de rousse piquante, et Amanda Seyfried pour les jeunes pervers amoureux de rondeurs, trouveront preneurs. Les autres seront loin du délice annoncé et perdront dans le Triangle des Bermudas ou des Petites Culottes.
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A la fin de Chloe, on se demande encore ce qui a poussé Atom Egoyan à se lancer dans cette aventure. On lui fera le crédit de ne pas croire qu'il l'a fait pour le seul plaisir de filmer les baisers que finissent par échanger Julianne Moore et Amanda Seyfried. Il n'empêche, il y a dans sa manière de filmer, une excitation un peu naïve, un peu provinciale, comme si le cinéma du dernier demi-siècle n'avait pas terminé depuis longtemps son catalogue des bizarreries de la vie amoureuse.
Le film fait un temps illusion, d'abord parce qu'Egoyan n'a pas perdu son savoir-faire, ensuite parce que les acteurs (à la possible exception de Liam Neeson, qui se contente d'arborer un air navré, certes de circonstance, mais un peu monocorde) s'engagent résolument dans cet imbroglio érotique. -
Au final, Chloe n’est qu’un long métrage joliment esthétique qui tourne à vide, un film bourgeois sans aucun intérêt si ce n’est de divertir le spectateur à bon compte. On attendait bien mieux de la part d’Egoyan qui ferait bien de revenir rapidement à une écriture plus personnelle, sous peine de noyer son talent dans la médiocrité.
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Le cinéaste canadien Atom Egoyan reste, lui aussi, au plus près des comédiens. Il traque le trouble sur le visage de Julianne Moore, l'assurance arrogante sur celui de la jeunette Amanda Seyfried et fait ce qu'il peut avec le massif Liam Neeson. Jadis auteur consacré, Egoyan s'appuie désormais sur son savoir-faire. On reconnaît sa patte par intermittence, quand il fait du désir la question centrale : ici, le sexe effraie et n'est qu'un viatique contre la peur de l'abandon. Mais son talent ne peut rien face à ce scénario faiblard de roman-photo chic. Le dénouement grandiloquent à la Liaison fatale fait basculer le spectateur de l'ennui poli au rire nerveux.
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Le film, une commande en forme de remake du Nathalie d’Anne Fontaine, échoit à un cinéaste réputé “intello”, Atom Egoyan, le genre à croire que filmer des ordinateurs suffit à faire un film spéculatif. La jeune prostituée sera éjectée comme une malpropre, et le film, comme ses prédécesseurs, ne conduira qu’à une reconduction des privilèges de classe et à une hygiène morale répugnantes.