Toutes les critiques de Hijack stories

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Si le renouveau apporté par l'arrivée de Nelson Mandela au pouvoir semble avoir fait renaître une création en sommeil, les films sud-africains restent suffisamment rares sur nos écrans pour être salués. Sans condescendance, car il serait stupide de défendre un film par sa seule provenance nationale.
    Ce deuxième long métrage réalisé par Olivier Schmitz trahit sa spécificité nationale par son sujet. Hijack Stories traite de la réconciliation blancs-noirs et des conflits existant autour d'une différence tant sociologique que financière, tant de couleur de peau que culturelle. Pour introduire tous ces conflits, les scénaristes suivent Sox. Cet acteur reconnu cherche à tous prix à obtenir le rôle d'un truand dans une série télévisée. Appliquant une sorte de méthode à la Lee Strasberg, il retourne dans le ghetto de son enfance pour étudier son personnage sur le terrain. La confrontation du blanc-bec et des voleurs de voitures, l'évocation du Sida, de la pauvreté, de la lutte politique passée, tous ces sujets sont évoqués, comme s'il suffisait de les énoncer pour les traiter, comme s'il n'y avait rien d'autres à en penser ou à en dire. Très vite le propos principal du film semble éludé : de la confrontation aux racines, on passe très vite au vol de voitures et à la vie de truands, dangereuse et choisie par nécessité, à l'intégration du jeune innocent au monde de la mafia.Les thèmes traités par le film sont toujours effleurés. Le scénario manque de précision à vouloir parler de tous les problèmes sud-africains. L'image plate, ne témoigne que de trop peu de recherche et la direction d'acteur n'est pas très efficace. La présence des figurants se fait trop sentir. De tous les personnages, seul ceux interprétés par Rapulana Seiphemo et Moshidi Motshegwa, le chef des truands et la belle princesse noire, sont crédibles. Rajoutons à cela un découpage de l'histoire en séquences séparées par des inter-titres rouges ou bleus un peu prétentieux et nous constaterons qu'il y a sans doutes mieux à faire que d'aller voir ce film... Espérons que le prochain, une adaptation d'Othello, sera plus épuré.Hijack stories
    De Oliver Schmitz
    Avec Tony Kgoroge, Rapulana Seiphemo, Moshidi Motshegwa
    Allemagne/Afrique du sud/France, 2001, 1h34.