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L'incroyable fait-divers dont il est tiré justifie à lui seul l'intérêt de ce premier film primé à l'Alpe d'Huez.
Tout va très vite pour Ahmed Sylla. Le nouveau phénomène du stand-up tient déjà le haut de l’affiche dans L’Ascension, tiré de l’histoire vraie de Nadir Dendoune, qui a triomphé à l’Alpe d’Huez : en 2008, ce Franco-Algérien (il a aussi un passeport australien) avait vaincu l’Everest sans aucune expérience de la haute montagne !
Pour les besoins de la fiction, les scénaristes ont imaginé que leur héros, rebaptisé Samy, tentait ce pari fou pour prouver à une fille réticente de quoi il était capable par amour pour elle – dans la réalité, c’était un pur défi personnel. Autant le dire d’entrée : l’aspect romantique de l’intrigue est clairement le plus faible. Sous-exploitée, l’excellente Alice Belaïdi se contente d’attendre des nouvelles et d’avoir, de temps en temps, son plan « mine contrite, yeux humides » – aussi appelé « plan Marion Cotillard dans Taxi ». L’intérêt du film réside principale- ment dans les difficultés rencontrées par Samy en haute altitude avec son guide intraitable, son sherpa cool, les autres grimpeurs (tous d’origine anglo-saxonne) défiants et, bien entendu, les éléments. Les malentendus liés à ses mensonges (il prétend avoir grimpé le Kilimandjaro) et à ses difficultés de communication procurent les moments les plus drôles, même si les vannes ne sont bizarrement pas au niveau de la verve de Sylla. Tournées pour l’essentiel dans le massif du Mont-Blanc, les scènes de montagne manquent parfois de vertige mais pas d’intérêt. L’ultime ascension garantit notamment le frisson espéré.