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Dans le registre de la stylisation poussée à son paroxysme, ce film rejoint les chefs-d’oeuvre d’artifice que sont "Coup de coeur", de Coppola, "Smoking/No Smoking", de Resnais ou "Dogville", de von Trier. Ici, ce sont les retrouvailles entre une grand-mère au passé douloureux et son petit fils en plein spleen existentiel que Morder met en scène dans des décors entièrement peints et qu’il transcende grâce à une réalisation qui tutoie la splendeur. Paradoxalement, le point faible de cet impressionnant geste de cinéma réside dans l’intention qui tient sans doute le plus à coeur à son auteur. Morceau de bravoure émotionnel annoncé, la confession de l’aïeule, aussi intense et respectable que naïvement écrite et convenue, parasite la fascination ambiante, avant qu’elle ne reprenne par bonheur ses droits lors de l’épilogue.
Toutes les critiques de La duchesse de Varsovie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il y a de la grâce dans la simplicité et la théâtralité bienheureuse de ce film frontal, qui parvient à nous attacher à deux êtres sensibles dans un décor d’opérette (...) Interprété de façon merveilleuse par deux acteurs formidables, au jeu intemporel, humble et déchirant, "La Duchesse de Varsovie" et ses jolis dialogues sont un petit bijou de cinéma.
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C’est aussi grâce à eux (Alexandra Stewart et Andy Gillet) que cette "Duchesse", prodige d’audace tranquille et de simplicité sophistiquée, se hisse comme sans efforts à la hauteur de ses modèles revendiqués (Ophuls, Demy, Minelli) et atteint une grâce par définition fragile mais d’autant plus renversante.
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Ce cadre de toiles peintes, ces personnages dessinés ont la prégnance d'un rêve qui est aussi enfermement, solitude sans remède. Les compositions de Chloé Cambournac ont beaucoup de charme.
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Entièrement tourné en toiles peintes par Joseph Morder.(...) Alexandra Stewart et Andy Gillet sont mal à l'aise dans ce film original, mais figé.
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Une vibration manifestement intime résonne dans ce texte (...) Il n’en reste pas moins que cet événement abyssal s’accommode assez mal de l’enchantement du cadre fictionnel, du jeu des interprètes qui prétendent s’y mesurer, comme de toute espèce de dramaturgie tendant à la catharsis.
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On distingue le principe, on le trouve tout à fait louable et porteur d’une promesse de beauté. Pourquoi, alors, ne se trouve-t-on pas véritablement touché par sa mise en œuvre ? Il apparaît que les intentions, ou plutôt le soin du cinéaste à concrétiser ses intentions, tendent à étouffer la sincérité qui pourrait faire vibrer le résultat.
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S’il sera finalement question, comme souvent chez Morder, de l’Holocauste et d’identité meurtrie, le récit s’épanche dans un climat presque enjoué, avec une pétillance de comédie musicale vintage à rebours de la pesanteur de ses enjeux.
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une œuvre aussi singulière que surprenante et contrastée, avec seulement deux acteurs que l’on voit évoluer dans un Paris rêvé, fait de carton-pâte et de dessins bariolés. Cet univers irréel, tressé à des conversations titillant les caprices de la mémoire, finit par nous emporter dans les replis d’une histoire bien réelle, et gagne en émotion jusqu’à la séquence finale, bouleversante.
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L’idée est courageuse, elle passe malheureusement mal l’épreuve de la réalisation. Avec la meilleure volonté du monde, il est très difficile d’adhérer à la bizarrerie du dispositif, qui, de surcroît, affadit trop souvent le talent bien réel des comédiens.