out le monde KO. Du bruit, de la fureur et une jouissance extrême.
Parfois on sait qu'on tient un chef-d’œuvre en une scène. Ca se sent au plaisir qu’on prend à voir une bonne idée de cinéma. Le sourire s'allonge, les yeux s'écarquillent, on a des papillons dans le ventre. Prenez Le gangster, le flic & l’assassin. Nos "spidersens" sont en alerte au bout de quelques minutes. Très exactement au moment où l’on voit le gangster du titre, mastard très impressionnant, s’entraîner à la boxe. Il s’acharne contre un punching bag, danse autour du sac, le martèle de coups avec rythme, constance et savoir-faire. Amusant. Parfaitement shooté. Mais au bout d’un moment, le gangster s’arrête et son homme de main se rapproche du sac, l’ouvre et... en fait tomber un corps. Ce n’était pas une séance d’entraînement, c’était donc un exercice de torture. Magnifique. Le reste du film va être de cet acabit. Explosivement brutal, électrique, cadré au millimètre avec des trouvailles graphiques exceptionnelles (meilleur défonçage de porte depuis des années) et surtout ne s’embarrassant jamais (JAMAIS) de morale ou de questions philosophiques. Le gangster, le flic & l’assassin est un B, fier de l’être, qui ne déviera jamais de ce programme percutant, procurant de fait un sentiment de plaisir revigorant.
Le pitch est simple : un flic bavard, teigneux et intègre (modelé sur le Riggs de L’Arme fatale) traque un serial killer. Un soir, le tueur commet une erreur : il s’attaque à un chef de gang qui réussit à échapper à la mort. Le flic et le gangster vont alors s’associer pour retrouver le diable qui rôde. Avec un accord : le premier qui l’attrape en fera ce qu’il voudra. Prison pour le flic, supplice pour le gangster. Le gangster, le flic & l’assassin est donc un film de traque où la folie des protagonistes se déchaîne en une série d’affrontements ravageurs, de course-poursuites syncopées et totalement folles pour s’achever par une orgie de violence. Le plaisir qu’on prend devant ce film tient d’abord aux acteurs et surtout au duo du flic et du gangster. L’alliance du pitbull et du cogneur fait merveille et face au tchatcheur bondissant Kim Moo-yeol, le mutisme terrorisant de Ma Dong-seok (incroyablement charismatique) est impeccable. Mais c’est aussi l’enrobage de Lee Won-tae qui impressionne. Derrière sa caméra le cinéaste est un félin : prédateur et bondissant, excité par l’odeur du sang, la vitesse et les coups, il a cette capacité à foncer dans le tas avec un sens du premier degré dément et en même temps une élégance de style jouissive. De l’humour, de la violence (beaucoup), du style. D'ailleurs Stallone ne s'y est pas trompé : il vient d'acheter les droits du remake.