Première
par François Rieux
Il y a d’abord les cris, les crises et le regard des autres. Puis l’impossibilité d’aller de l’avant, l’envie de respirer, trouver une échappatoire à la routine mécanique et pesante. C’est le quotidien d’Élisa, 17 ans, obligée de s’occuper de sa sœur aînée, Manon, qui est handicapée, alors que leurs parents sont en pleine séparation. Avec Marche ou crève, Margaux Bonhomme signe un premier film réaliste et sans fard, chronique d’une famille déchirée par le handicap d’un de ses membres. Au plus près de ses personnages, notamment la cadette incarnée avec ardeur par une Diane Rouxel fragile et incandescente, la réalisatrice filme les moments les plus tendres comme les plus difficiles sans jugement ni prétention. Il en découle un drame à la finesse palpable et au fatalisme crève-cœur.