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Le roi de la performance capture est exceptionnel dans cette fin de trilogie.

Andy Serkis n’a jamais eu d’Oscar. Il n’a même jamais été nommé par l’Académie. Son talent d’acteur est pourtant indéniable, mais le fait de jouer des personnages en performance capture ne lui a -pour l’instant- pas apporté la reconnaissance de ses pairs. Dans Première, le comédien explique pourtant que son approche du métier est bien celle d’un acteur à part entière, capable de jouer toutes sortes d’émotions. Dans La Planète des singes – Suprématie, il est d’ailleurs exceptionnel sur ce terrain. César n’a jamais été aussi émouvant et riche en nuances. Le personnage était déjà construit avec brio dès le premier volet, Les Origines, en 2011, mais celui de 2017 parvient à le surpasser. Il y a six ans, la question d’un Oscar se posait déjà, la presse acclamant la performance (tout court) de Serkis.

Andy Serkis : "Il n'y a pas de différence entre le film traditionnel et la performance capture"

Depuis Le Seigneur des Anneaux en 2001, la technique de la performance capture a été récompensée par plusieurs statuettes, mais toujours via la catégorie effets visuels, jamais pour le talent de ses comédiens. Les créateurs des effets spéciaux de la trilogie de Peter JacksonJim RygielJoe Letteri et leurs différentes équipes travaillant pour la Weta, ont obtenu le prix trois années de suite, puis les mêmes artistes ont été honorés pour King Kong en 2005. Mais Andy Serkis n’a jamais été nommé nommément dans la catégorie meilleur acteur. Et au-delà de ses propres projets, d’autres blockbusters ont été dans le même cas, comme Pirates des Caraïbes 2, honoré en partie pour la création du Davy Jones, sans que l’acteur Bill Nighy ne soit directement cité.

La transformation bluffante d’Andy Serkis en César en vidéo

En 2012, La Planète des singes a figuré parmi les candidats à l’Oscar des meilleurs effets visuels, mais cette année-là, c’est Hugo Cabret qui a reçu la statuette. Rebelote deux ans plus tard avec L’Affrontement, reparti bredouille face à Interstellar. A ce moment-là, l’idée d’une catégorie spéciale performance capture a commencé à germer, suite aux succès des exemples cités ci-dessus, mais aussi d’Avatar (2009) ou du Tintin de Steven Spielberg (2011). Andy Serkis a rapidement choisi son camp : il n’est pas pour la création d’un tel prix, considérant que jouer en combinaison de performance capture pour enregistrer ses mouvements afin qu’ils permettent de créer des personnages en numérique ne diffère pas du jeu classique d’un comédien. Pour lui, c’est du "vrai cinéma" qui ne doit pas être mis dans une catégorie à part.

Andy Serkis : "jouer un rôle, c'est un acte politique"

Le débat sera sans doute relancé à l'approche des Oscars 2018. Bande-annonce de La Planète des singes 3, qui vient de sortir au cinéma :


Critique : La Planète des singes - Suprématie, l'ultime combat