La pièce de musée que démolit Kurt Russel dans le film valait 40 000$ selon l'actrice.
Dans Les Huit Salopards, le personnage joué par Jennifer Jason Leigh, Daisy Domergue, profite d’un moment de "tranquillité" dans l’auberge de Minnie pour entonner l’air de "Jim Jones at Botany Bay" accompagné d’une vieille guitare. Le film de Quentin Tarantino se déroulant quelques années après la Guerre de Sécession, l’accessoire dont l’actrice dispose entre les mains sur le tournage est une pièce authentique qui date de 1860 et prêtée à la production par le Martin Guitar Museum. Domergue est brusquement interrompue par John Ruth aka Kurt Russel, qui arrache l’instrument des mains de sa prisonnière et le fracasse en la cognant violemment contre une poutre. Le hic ? Russel n’aurait visiblement pas été mis au courant qu’un échange devait avoir lieu entre la pièce de collection et sa doublure, si bien qu’il détruit réellement l’instrument vieux de 150 ans dans la scène, au grand dam du Musée. Et de Jennifer Jason Leigh.
"Je pensais qu’on allait échanger les guitares, a expliqué l’actrice à Billboard. On n'arrête jamais de tourner une scène sans que Quentin ne dise de couper et Kurt pensait que c’était un instrument factice. Je crois que Quentin ne se doutait pas non plus qu’il s’agissait de la guitare vintage (...) il voulait vraiment tourner cette scène en plan-séquence. Kurt s’est senti très mal. Il n’avait aucune idée de ce qu’il venait de faire et il a eu les larmes aux yeux quand il a compris. Au final, ça rend parfaitement bien dans le film, mais c’est triste pour la guitare, pour mon professeur de guitare et pour moi".
L’actrice confie qu'elle avait en effet noué une relation particulière avec l’instrument : "J’ai eu le cœur brisé parce que j’étais tombée amoureuse de cette guitare. Je la ramenais chez moi le soir, j’en jouais tous les jours. Elle avait une tonalité si belle, si chaleureuse. Je me suis renseignée pour savoir combien elle coûtait, on m’a dit 4 000 dollars. J’étais plus ou moins en train d’économiser en me disant que j’allais m’offrir cette beauté une fois le tournage terminé. Ça aurait été mon petit souvenir du film à moi. En réalité, il me manquait quelques zéros : la guitare valait 40 000 dollars (l’équivalent d’environ 36 000 euros, ndlr) donc je n’aurais jamais pu me l’offrir…. Mais Kurt savait à quel point j’y tenais".
Si le Martin Guitar Museum a été dédommagé de la destruction de la guitare, son directeur, Dick Boak, a fait part de sa déception au site Reverb. "Ce n’est pas une question d’argent, mais de préservation de l’histoire et de l’héritage de la musique américaine".
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