Il avait filmé Gérard Depardieu, Romy Schneider, Michel Piccoli, Jean Carmet…
Jacques Rouffio est mort ce week-end, à l’âge de 87 ans, annonce sa famille. Débutant comme assistant réalisateur pour Jean Delannoy, puis Henri Verneuil, Bernard Broderie ou Jean-Pierre Mocky, il réalise son premier film en 1967, L’Horizon. Un drame porté par Macha Méril et Jacques Perrin au sujet alors tabou : durant la Première Guerre Mondiale, un soldat blessé s’éprend d’une veuve anti-militariste. A ses côtés, il va se révolter. Un film difficile à monter, qui sera un semi-échec au box-office français. Jacques Rouffio mettra près de dix ans à pouvoir en tourner un nouveau, Sept morts sur ordonnance. Là aussi inspiré par une histoire vraie tragique, il s’attaque au monde médical en suivant deux chirurgiens de la même ville, joués par Gérard Depardieu et Michel Piccoli, poussés au suicide par la pression sociale à dix ans d’intervalle. Quelques mois plus tard, il filme Isabelle Adjani et Jacques Dutronc en couple bohème, vivant de petits larcins. Là aussi, ça finira mal... En 1978, Le Sucre connaîtra un certain succès. Retrouvant Depardieu et Piccoli (ainsi que Jean Carmet), le réalisateur dénonce une escroquerie basée sur la bulle spéculative autour du prix du sucre. Cette critique économique et sociale sera nommée à quatre reprises aux César.
Dans les années 1980, Jacques Rouffio filme Romy Schneider dans La Passante du Sans-souci, adaptation du livre de Joseph Kessel où un homme assassine un ambassadeur, révélant ainsi qu’il s’agissait d’un ancien criminel nazi, puis le polar Mon beau-frère a tué ma sœur, toujours avec Michel Piccoli, et enfin deux films politiques : L’Etat de grâce, avec Nicole Garcia, Sami Frey et Pierre Arditi, et L’Orchestre rouge, porté par Claude Brasseur. En parallèle, il se tourne vers le petit écran, réalisant notamment un téléfilm sur Jules Ferry. Sa dernière mise en scène est une adaptation de Guy de Maupassant, Miss Harriet, portée par Jérémie Renier et diffusée en 2007.
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