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L’auteur britannique, d’origine indienne, a écrit une tribune enflammée pour soutenir le film.

Etonnante tribune de Salman Rushdie qui sort sa plume non pas pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l’Europe ou pour critiquer la politique de Donald Trump mais pour dire son amour de Lion, le film de Garth Davis avec Nicole Kidman et Dev Patel sur l’histoire vraie d’un petit Indien qui a perdu le chemin de sa maison, adopté par un couple d’Australiens. Un film « authentique », une œuvre d’ « amour », l’histoire de notre « humanité commune ».

C’est Harvey Weinstein qui doit être content.

Lion : machine à Oscars efficace mais sans personnalité

Extraits traduits (nous avons laissé de côté les passages sur l'acting de Kidman et Patel et la mignnoneté du petit Saroo)

« D’habitude, dans la course aux Oscars, je n’ai pas de poulain à défendre. Il y rarement un film qui me donne envie de le défendre contre les autres, un film dont je pense qu’il doit être reconnu et distingué pour être vu par le monde entier. Mais cette année il y en a un. Et c’est Lion. Je voudrais qu’il gagne dans toutes les catégories où il a été nommé et dans la plupart des catégories dans lesquelles il n’est pas nommé aussi.
Lion est ce qu’on appelle en Angleterre un film tire-larmes. Je pleure rarement, et j’étais d’ailleurs content de voir le film chez moi en DVD pour que personne ne me voie pleurer comme ça. Dire que Lion est un film émouvant est un euphémisme absurde, un peu comme dire que Le Parrain est excitant ou Lawrence d’Arabie est joli. Si vous ne pleurez pas devant Lion, c’est que votre canal lacrymal est bouché.
Je suis généralement méfiant devant les films occidentaux qui se passent en Inde, et c’est une des choses qui m’a le plus impressionné avec Lion : l’authenticité, la vérité, l’impitoyable réalisme de la première partie indienne du film.

(…)

J’ai gardé le plus important pour la fin. A l’heure où les hommes politiques et tous les démagos du monde, de l’Inde au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, cherchent à nous diviser, à séparer l’humanité entre « nous » et « eux », à exploiter la peur de l’autre, la peur de ceux qui ne sont pas comme nous, qui arrivent sur nos côtes ou sont déjà parmi nous. Cette peur cible généralement les migrants et les réfugiés, des gens qui cherchent une nouvelle vie dans de nouveaux mondes, ou simplement à échapper à l’horreur. Je suis moi-même un immigré ici, aux Etats-Unis, donc oui, je suis de ce côté, et j’aime qu’on me raconte comment les migrations peuvent enrichir nos vies, celles des migrants et celles de ceux qui les accueillent. Comment la rencontre de deux mondes peut faire naître non la peur, mais l’amour.
Il n’y a pas de meilleur moment pour récompenser une œuvre qui nous raconte cette histoire, l’histoire de notre humanité commune. »

Lire la tribune de Salman Rushdie sur Deadline

Lion est déjà dans les salles.

Quant à savoir s'il va rafler des Oscars, rendez-vous dans la nuit de dimanche à lundi.