Retour glaçant sur les meurtres d’enfants noirs à Atlanta, à la fin des années 70. Portait d’une ville qui a arrêté de vivre.
Entre 1979 et 1981, Atlanta est terrorisée par une vague de meurtres d’enfants noirs. Alors que 28 gamins perdent la vie dans des conditions innommables, la police locale et le FBI se mettent sur la piste d’un tueur en série et finissent par trouver le coupable idéal : Wayne Williams, 23 ans, Afro-Américain (ce qui lui aurait permis d’avoir facilement accès à ses victimes, sans éveiller les soupçons de la communauté), dont le profil semble coller. Williams n’est finalement condamné à la prison à vie que pour deux meurtres, mais l’affaire est bouclée. Tant pis s’il crie son innocence et que beaucoup ne croient pas à sa culpabilité.
Quarante ans après les faits, poussée par des familles de victimes, la maire d’Atlanta demande à la police de rouvrir le dossier. C’est le point de départ de cette méticuleuse série documentaire, produite par HBO, qui retrace l’avancée de l’enquête (toujours en cours) et ses nombreuses approximations, montrant en creux une justice expéditive qui voulait éviter une guerre ethnique. Moins intéressée par les investigations que la saison 2 de Mindhunter, Atlanta’s Missing and Murdered : The Lost Children pose un regard global, factuel et humain sur une ville en ébullition, au moment où ses habitants comprennent qu’elle ne sera plus jamais un refuge pour les Noirs. D’autant plus troublant à observer avec nos yeux de 2020.
Atlanta’s Missing and Murdered : The Lost Children, cinq épisodes, disponible sur OCS.
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