De sa naissance, selon les sources, près de Dantzig ou en Ukraine, à sa mort en Allemagne pendant un bombardement, la vie de Diana Karenne comporte de nombreuses zones d'ombre. Arrivée en Italie vers le milieu des années 10 avec d'autres artistes d'origine slave, elle s'établit à Turin, où elle réussit à entrer dans le cinéma comme comédienne mais aussi comme auteur de sujets et metteur en scène (elle se dirige elle-même dans plusieurs films, par exemple Lea, 1916 ; Ave Maria gracia plena, 1919 ; La veggente, 1921). En 1917, elle fonde à Milan la Karenne Film. Dotée d'une forte personnalité, provocante et libérée, elle impose une image de femme fatale au visage souvent impénétrable. Elle tourne une vingtaine de films de 1915 à 1922 (Anime solitarie, 1916 ; Maria di Magdala, 1918 ; La peccatrice casta, 1919 ; Miss Dorothy, 1920 ; L'Indiana, 1921). En 1922, conséquence de la crise de production qui frappe les studios transalpins, elle quitte l'Italie pour interpréter quelques films en Allemagne (Marie-Antoinette, 1922, de Rudolf Meinert) et en France (Casanova, 1927, d'Alexandre Vol-koff ; Fécondité, 1929, d'Henri Etiévant et Nicolas Evreinoff ; l'Affaire du collier de la reine, 1930, de Gaston Ravel et Tony Lekain), avant de cesser toute activité.