"Je suis né en même temps que le cinéma. J’ai grandi avec lui et j’ai évolué en même temps que lui." Ainsi commence l’autobiographie de King Vidor, qui traversa toute la première moitié du XXème siècle en ne cessant d’explorer les mythes et les réalités des États-Unis. Car King Vidor est pour l’Amérique, le cinéaste qui perpétua toute une tradition issue de l'histoire et de l’inconscient collectif. Son grand-père était originaire de Hongrie. Son père, riche négociant, exploitait marais et forêts. Il étudie à l'Académie militaire de San Antonio (qu'il déteste et abandonne) puis au collège de Fort Deposit. Sa mère l'initie à la Christian Science (dont l'un des credo est que le mal, physique ou moral, peut être guéri par des moyens spirituels). D'abord projectionniste, il tourne en amateur des documentaires publicitaires et des actualités, que lui achètent parfois des firmes spécialisées. En 1916, il épouse Florence Arto, qui sera bientôt une vedette célèbre sous le nom de Florence Vidor. En attendant, le couple s'établit à Hollywood. Vidor est figurant, assistant, comptable, régisseur. Il écrit des scénarii, étudie le travail de Wark GRIFFITH David sur le tournage d'Intolérance.Vidor devra sa réputation de peintre lyrique de l'Amérique à quatre films réalisés dans l'après-guerre : Duel au soleil en 1946, Le rebelle en 1949, La garce en 1949 et La furie du désir en 1952. Les sentiments extrêmes suscités parces quatre films ne doivent pourtant pas faire oublier le grand peintre social qu'est King Vidor. Chez lui, à part ces quatre magnifiques exceptions, comme chez Ford, les films sont de grandes synthèses globales allant de la collectivité à l'individu et de l'individu à la collectivité. Loin d'exclure le rêve, cette forme réaliste comprend les deux pôles du rêve américain : d'une part l'idée d'une communauté unanimiste ou d'une nation milieu, creuset et fusion de toutes les minorités (l'éclat de rire unanimiste à la fin de La foule, ou la même expression qui se forme sur le visage d'un jaune, d'un noir, d'un blanc dans Street Scebe). D’autre part l'idée d'un chef, c'est à dire d'un homme de cette nation qui sait répondre aux défis du milieu comme aux difficultés d'une situation : Notre pain quotidien et An american romance. Après ce dernier film, cruauté et violence s'exacerbent dans les films de Vidor. Ses héros étaient les maillons de la société : ils sont désormais contre celle-ci. Il retrouve ensuite dans le cinéma de genre, Salomon et la reine de Saba ou L'homme qui n'a pas d'étoile, un équilibre entre individualisme et contraintes sociales.Mais, il nous faut surtout souligner ses plus belles raretés, notamment La Sagesse des trois vieux fous en 1923, la sensibilité de La Bohème en 1926, la réalisation rigoureuse de Billy the Kid en 1930, l’émotion qui se dégage du Champion en 1931, la belle chronique rurale The Stranger’s Return en 1933, le romantisme teinté de pessimisme de Sa Nuit de noces en 1935 et la fulgurance poétique dramatique de So Red the Rose en 1935. Ces quelques films cités précédemment sont des films rares et précieux qui savent alterner la réussite et l’imperfection. Entre deux scènes classiques, le cinéaste nous éblouit par un plan, une idée, un mouvement de caméra. Ce poète et créateur de l’image, admirable plasticien et styliste, sait offrir à la plupart de ses films une beauté visuelle qui émerveille ou traduit tout simplement une idée, une pensée. Le discours de King Vidor est fait d’images qui traduisent tous les mots, les thèmes et les idées de leur auteur. Son art est ainsi toujours la synthèse de ces deux inspirations. Épique, il célèbre l'aventure collective ; lyrique, il exalte l'énergie individuelle, reconnue ou contrariée par l'entreprise sociale. L'ensemble de son œuvre dessine la geste de l'homme libre, individualiste, mais, lorsqu'il le faut, solidaire, qui construit sa vie, son œuvre, sa nation.La morale de ses films tient en quelques préceptes : "La valeur de l'homme vient de ce qu'il porte en lui et non du monde extérieur ".Contraint, faute de commanditaire, à une retraite prématurée, King Vidor se tourne vers l'écriture, la peinture, la philosophie. Il enseigne à l'université du Sud de la Californie et tourne deux courts métrages expérimentaux. En 1979, il reçoit un oscar pour l'ensemble de son œuvre.
Nom de naissance | King Vidor |
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Naissance |
Galveston, Texas (États-Unis) |
Décès | |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Japanese war bride | Réalisateur | - | |
2015 | Les Travailleurs Du Chapeau | Acteur | lui-même | |
2015 | Street scene | Réalisateur | - | |
2015 | Fraternité | Réalisateur | - | |
2015 | Soir de noces | Réalisateur | - |