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Les films de Hong Sang-soo sont des songes, ils tournent en rond, font des digressions sur la vie, l’amour, la trahison. Haewon et les hommes est un bon cru : inracontable, en apparence ténu, envoûtant. Comme La Vierge mise à nu par ses prétendants et In Another Country, il est centré sur une femme. Jeune, ravissante, perdue. Haewon nous entraîne et nous égare. Elle croise une mère idéale (Jane Birkin dans son propre rôle), renoue avec la sienne au moment où celle-ci part au Canada. Elle retrouve son amant marié, est remarquée par un jeune homme, demandée en mariage par un troisième. Blessures secrètes, rendez-vous ratés, petits arrangements avec la vérité. Par touches successives, se dessine le portrait d’une femme en quête d’une place, tissé de moments mélancoliques, bouleversants. Tel celui où un magnétophone crachotant la 7e Symphonie de Beethoven insuffle un fugace apaisement
Toutes les critiques de Haewon et les hommes
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Hong Sang-soo surprend encore en explorant inlassablement son petit monde faussement familier. Légèrement angoissant et irrésistiblement drôle.
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Toujours hanté, semble-t-il, par la nécessité de ne pas se répéter tout en restant fidèle à soi-même, Hong Sang-soo s’aventure avec Haewon et les hommes dans des eaux plus inquiètes qu’à l’accoutumée, tout en renouvelant avec le spectateur le contrat de confiance en son cinéma affûté et humain.
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Nouvelles variations sur le même thème amoureux pour le cinéaste coréen. Connue mais toujours renouvelée, une partition proche de la perfection.
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C’est désormais un phénomène quasi réglé : tous les quatre ou cinq films, la trajectoire filante tracée par le cinéma de Hong Sang-soo au rythme de presque deux longs métrages l’an semble soudain s’enrouler sur elle-même pour mieux se récapituler ainsi, dans une manière d’inventaire de son langage auquel s’adonnerait obsessivement le cinéaste coréen, ramassant ainsi les dispositifs, figures et motifs disséminés de ses précédentes réalisations en une seule. Et ainsi procède Haewon et les hommes, son quatorzième film, somme éphémère de l’œuvre en cours et précipité d’un style aux imperceptibles mues tranquilles, constellé d’innombrables échos de ses précédents ouvrages.
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Un délicat portrait d'une femme dont il faut à la fois saisir le comportement immédiatement visible mais aussi la vie intérieure, sans déroger aux principes que s'est fixés le cinéaste.
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Sa façon de recomposer un territoire intime à partir de petits riens du quotidien de la ville, de tricoter une cartographie sentimentale d’une prodigieuse minutie à partir d’un fouillis de lieux historiques et de lieux familiers, font de HSS le plus proustien des cinéastes contemporains.
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Onirique, mélancolique et discrètement ironique
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Hong Sang-soo arpente ses terres bien connues de l’indécision sentimentale, dans une mise en scène libre et rigoureuse, porté par l’énergie de son héroïne.
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Il y a, dans "Haewon et les hommes" (...) une drôlerie mélancolique, une intelligence du dialogue, une manière simple et rohmérienne de filmer des hommes maladroits, ivres d'amour ou d'eux-mêmes, tourner autour d'une ravissante étudiante.
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Hong Sang-soo, (...) énonce la quintessence de son cinéma. Un cinéma confinant à l'épure géométrique, avec un récit tout en cercles, rehaussé de touches de couleurs éclatantes et agrémenté par les accidents du hasard, (...).
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(...) ce constant retour au même motifs est synonyme d'approfondissement, d'enrichissement.
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Sorte de Rohmer Coréen, le grand innovateur Hong Sangsoo a mis au point une méthode bien à lui, afin de dépeindre la confusion des sentiments et des âges. Ce système rodé semble ici ronronner un brin, en dépit d'une apparation de Jane Birkin.
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Le Rohmer sud-coréen signe une nouvelle variation sur son thème fétiche de l'indécision amoureuse. Toujours subtile, toujours délicate, mais, malgré le charme fou de la jeune Jeong Eun-chae, moins emballante que d'habitude.