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Nostalgiques de l'âge d'or du "slapstick", d'un cinéma qui savait déclencher, en une simple dégringolade, le rire et les larmes, ces néo-Laurel et Hardy se révèlent des as du dérapage contrôlé, mélancolie incluse.
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Nous les avons désormais adoptés, nos trois adorables clowns de cinéma. Nous aimerions maintenant savoir ce qu’ils pensent de notre époque
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Il ne faut pas voir là un attrait opportuniste pour la mouvance écologiste ou vintage, mais la volonté de créer un monde composé de petits riens, peuplé de corps imparfaits, afin d'appliquer un système inédit de résistance poétique au fatum.
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Le dernier bijou des réalisateurs de L’Iceberg et Rumba.
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par Gael Golhen
Toutes les critiques de La fée
Les critiques de la Presse
On retrouve ici intacts leur amour fétichiste du burlesque (Chaplin et Étaix en bandoulière) et leur vieux fond anar (les immigrés clandestins planqués dans des coffres de bagnoles). Parfois, on frôle l’exercice de style, n’étaient la grâce punk et l’énergie libertaire du film. Leur optimisme prolo, leur étrangeté mi-rigolote, mi-inquiétante et leur observation décalée du quotidien en font des cousins éloignés d’Aki Kaurismäki et de Charles Bukowski. Aujourd’hui, ça n’a pas de prix.
Un veilleur de nuit ayant rencontré nuitamment une fée tombe amoureux de celle-ci, mais elle disparaît avant d’avoir réalisé son troisième vœu. Véritable poème burlesque nourri de tendresse et d’humour dont la naïveté et l’optimisme reposent sur une chorégraphie visuelle très élaborée, "la Fée" est un pur moment de bonheur.
Les plaisanteries minutieusement chorégraphiées, les mouvements des corps qui défient la gravité (grâce surtout au talent des interprètes, même s'il ne faut pas écarter la possibilité d'un recours à quelques trucs numériques) sont mis au service d'une histoire au grand coeur.
C’est jubilatoire au début, puis la mécanique se grippe, virant au système après une rocambolesque évasion d’un hosto psychiatrique. Mais le voyage mérite quand même le coup.
Après une succession réussie de scènes incongrues, poétiques ou absurdes, la féerie s'essouffle et perd de sa magie