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Lourdement sous-titré "La Vie, l’amour et le génie de Brian Wilson des Beach Boys", "Love & Mercy" remet les pendules à l’heure : le groupe californien n’est pas qu’une bande de plagistes à chansonnettes mais le porte-voix d’un grand mélodiste incompris. Le film surfe élégamment sur les codes du biopic officiel, croisant l’enregistrement de "Pet Sounds", en 1965-66, et, vingt ans plus tard, la rencontre d’un Brian Wilson zombifié avec celle qui le sauvera des griffes de son psy gourou. Étayée par un audacieux changement d’acteur (Paul Dano puis John Cusack), cette construction réduit la distance entre le génie brut (enivrantes scènes de studio) et la folie qui le tire vers le fond. Ainsi, "Love & Mercy" fait de la musique une réponse au néant.
Toutes les critiques de Love & Mercy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le concept aboutit à construire non pas un face-à-face mais une triangulation curieuse autour de Dano, Cusack et du dépressif, qu’un troisième acteur pourrait incarner, hors-champ.
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Plutôt qu’un feel-good movie surf et ensoleillé, "Love & Mercy" est une œuvre sombre, élégiaque, introspective, bref, une rareté en territoire hollywoodien, un film pour Michka Assayas plutôt que pour Billboard ou Variety, un bel et digne hommage à la vision artistique d’un génie foudroyant et foudroyé.
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Deux époques pour un récit qui manque certes un peu de rythme, mais qui offre le portrait intime d’un homme prisonnier de ses tubes et de son monde intérieur.
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Le sens du détail, la juxtaposition de multiples sessions d'enregistrement en studio qui se suivent et se ressemblent, et l'interprétation inspirée de Paul Dano en sont les points forts.
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Bill Pohlad fait preuve d’audace en confiant l’interprétation de Wilson aux acteurs Paul Dano (années 1960) et John Cusack (années 1980). La présence du compositeur Atticus Ross au générique ne gâche rien.
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Indice de sa réussite, le film suscite le terrible désir de (ré)écouter les albums des Beach Boys.
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Au-delà du portrait intime, Bill Pohlad n’oublie pas d’accorder une large place au mystère de la création musicale : outre une BO spécifique signée Atticus Ross (collaborateur fétiche de Fincher), on se régale notamment de la séquence qui voit naître le fameux « Good Vibrations ».
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Documenté, le film captive d’abord avec l’histoire sidérante du docteur Eugene Landy (Paul Giamatti). (...) Ce vilain personnage garantit quelques scènes hautes en couleur, les seules à véritablement pimenter une mise en scène attendue et gentiment bariolée. A.C.
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De cette farandole de mauvaises idées et de choix malheureux accouche un biopic empesé dont le seul intérêt (mais ce n’est guère une surprise) tient à la présence de quelques merveilles harmoniques.