Toutes les critiques de Mon Fils À Moi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Olivier de Bruyn

    Pour son premier long métrage, Martial Fougeron s’empare d’un (très) rude sujet. Évite – et on l’en remercie – le pathos dégoulinant et la sensiblerie. Reste fidèle à un classicisme un rien timide qui, toutefois, a l’immense mérite de laisser place nette à l’histoire (plus que forte) et à la relation fiévreuse entre les protagonistes (idem).

Les critiques de la Presse

  1. Le JDD
    par Barbara Théate

    Nathalie Baye joue à merveille l'ambiguïté, mélange de douceur et de cruauté. Ses affrontements avec le jeune Victor Sevaux sont d'une violence parfois difficilement soutenable. Un film qui liasse des marques.

  2. Elle
    par Florence Ben Sadoun

    Sous la caméra de Martial Fougeron, Nathalie Baye joue sur le fil du rasoir cette mère dévorante au regard oblique qui dévore par amour fou, Julien son fils rien qu'à elle. L'exercice du cinéaste est réussi: c'est dérangeant de voir le drame se mettre en place quand la fusion va droit vers la fission!

  3. Paris Match
    par Alain Spira

    Cette chronique implacable, filmée avec retenue, dessine avec pertinence la dérive psychologique d’une femme remarquablement rendue par Nathalie Baye.

  4. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Pour son premier long métrage, Martial Fougeron a choisi de filmer une mère possessive et autoritaire. Une femme qui lorsque qu’elle se regarde dans un miroir voit les marques du temps sur son visage et dans son regard. (…) Nathalie Baye interprète magnifiquement cette maman redoutable, angoissée et anxieuse; cette autre Folcoche qui pourrait très bien être la mère du Bertrand Morane de «L’homme qui aimait les femmes». Nul doute que François Truffaut aurait aimé ce long métrage douloureux, cette enfance volée

  5. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Le film captive parce qu'il dépeint subtilement un cas de rapt assez fréquent, et qu'il montre jusqu'où peuvent aboutir les ravages. Car ici, cette femme qui considère son fils comme "son" homme et ne supporte pas de le voir lui échapper devient un cas clinique. Le huis clos familial tourne au fait divers dramatique. Martial Fougeron s'interdit tout pathos, et réussit à ce que l'on sorte du film bouleversé.

  6. Télérama
    par Louis Guichard

    Entre deux eaux (le constat clinique et le récit à sensations), entre deux sujets (le portrait d’un femme dérangée et celui du « couple » qu’elle forme avec son fils), le film demeure bancal et inabouti malgré l’anti numéro élégant de Nathalie Baye et la sensibilité sobre de son jeune partenaire, Victor Sévaux.

  7. Fluctuat

    Pour son premier long-métrage, Martial Fougeron dissèque l'amour excessif et destructeur d'une mère pour son jeune fils. Ni démonstratif, ni larmoyant, il évite joliment les écueils d'un sujet casse-gueule pour mener avec habileté sa barque au bon port d'un dénouement intense et maîtrisé. Une excellente surprise, âpre et tendue.
    - Exprimez-vous sur le forum Mon fils à moiSi Nathalie Baye enfile à nouveau le costume de mère de famille, celui-ci n'a rien à voir avec «l'air de naphtaline» d'un certain cinéma français. Au contraire, cette maman qui déborde d'un amour maladif pour son préadolescent de fils, est d'autant plus glaçante qu'elle prend les traits d'une icône du cinéma «à la papa». Oubliées, pour cette fois, les lignes de démarcation trop claires qui font des «gentils et des méchants» bien rassurants. Et c'est tant mieux, car ce brouillage confère une force dramatique considérable à cette histoire où l'identification fonctionne sans jamais rien offrir de réconfortant aux spectateurs malmenés.Identification déstabilisanteDes sautes d'humeur d'une mère «trop normale» au silence pesant d'un père, pourtant prof d'université, qui ferme les yeux par crainte d'envenimer la situation, en passant par la parole inaudible de la grande soeur, on retrouve, certes, des profils-types, mais jamais rien de trop démonstratif. Le mutisme du père ou le repli de sa fille, dans un acte d'égoïsme nécessaire, portent plutôt la marque d'une certaine banalité sous-entendant que l'horreur peut se tapir dans l'ombre de la normalité. Car cette famille lambda, si ce n'est pas la nôtre, c'est au moins celle nos voisins...Il y a d'abord la mère, frustrée qui étouffe son fils d'un amour incommensurable, passionné et destructeur. Puis le père, Olivier Gourmet, absent et lâche, qui, pour conserver un certain équilibre évite la contradiction jusqu'à l'absurde («c'est vrai qu'il est pas terrible, ce bleu, Julien» au sujet de la chemise offerte par «une autre»). Sur cette base qui implique le spectateur, Martial Fougeron va a l'essentiel, sans dévier, et enregistre, avec la précision d'un entomologiste, les frustrations et non-dits d'une famille sous pression. Si chaque scène paraît pertinente, alors qu'elle se joue sur le fil du rasoir, on le doit à l'excellent quatuor de comédiens mais aussi à une caméra sobre et discrète.A bonne distanceIl n'y pas grand-chose qui dépasse, en effet, dans ce premier long-métrage épuré. Son meilleur atout réside d'ailleurs dans ce tact de la mise en scène qui habille le film d'une pudeur bienvenue. Ainsi, lorsque la caméra s'attarde sur le corps de l'enfant à la recherche de traces de coups ou s'éloigne de la maison à l'issue du duel final, on échappe à tout voyeurisme déplacé sans que la puissance du récit n'en soit altérée. Ignorant des causes de ce «dérangement» maternel, la relation trouble unissant la famille à la grand-mère restera une piste inexplorée. Comme pour le reste, l'auteur constate sans juger. Ne s'embarrassant pas de psychologie, il suggère, laissant simplement deviner les conséquences durables qui resteront chevillées au corps et au coeur de l'adolescent meurtri. Avec le constant souci de ne pas en rajouter, l'auteur peint donc, par petites touches, l'impressionnant tableau d'une violence feutrée, en particulier verbale, très difficile à gérer pour Julien (Victor Sevaux) et à déceler pour les proches. Gestes et phrases sifflent comme autant de dangereux couperets qui menacent de lui trancher les ailes. A l'aube d'une mue qui s'opère dans la terreur, l'auteur parvient très bien à communiquer la détresse muette de l'enfant face à une situation anormale dont il ne maîtrise pas les codes. Sans repère, il oscille entre rébellion et souci de satisfaire celle qui constitue l'essentiel de son univers avant de se terrer dans de longs silences résignés.Cette alternance de moments tendres et de sévices psychologiques maintient une tension permanente, chez l'enfant comme chez le spectateur, et crée un suspense oppressant qui trouve son épilogue lors d'une conclusion très réussie, aussi sobre et pertinente que cette première oeuvre prometteuse.Mon fils à moi
    Réalisé par Martial Fougeron
    Avec Nathalie Baye, Olivier Gourmet, Victor Sevaux
    Sorties en salles le 7 mars 2007[Illustrations : © Studio Canal]
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