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Au championnat du monde du grand n’importe quoi Shoot’em up gagnerait à coup sûr une place sur le podium. Et c’est tant mieux. Oyez, oyez, adeptes du gunfight, du second degré parfaitement assumé et de la déconne divertissante. Car ce long de Michael Davis n’est rien d’autre qu’une longue fusillade menée tambour battant par deux sex symbols, deux véritables fantasmes sur pattes : Clive Owen en pure incarnation du héros énigmatique et Monica Bellucci, fidèle à elle même, en icône érotique brinquebalée dans cette course poursuite dopée à la testostérone. On ne parlera donc pas ici de scénario, de jeu d’acteur ou de psychologie des personnages ni même de mise en scène. Mais juste d’un pur et primitif plaisir masculin. Tout était dans le titre.
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Humour et action s'entrechoquent au fil de séquences trépidantes inspirées de John Woo période A toute épreuve. On y rit gras, mais jamais beauf, des clichés du genre maltraités avec une inventivité de tous les instants. Bref, Shoot'em up ne se prend pas au sérieux et ne nous prend jamais pour des cons, à l'inverse de tous les blockbusters sans âme aux budgets dix fois supérieurs dont il se présente comme le réjouissant antidote.
Toutes les critiques de Shoot'Em Up
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Hommage revendiqué au cinéma de John Woo, cette BD décalée, aux scènes d'action totalement invraisemblables, est à prendre au second degré. Ici, tout devient possible, même des fusillades en chute libre ! Paul Giamatti, le méchant huileux de l'histoire, en fait des caisses. Un divertissement hilarant, à condition de jouer le jeu.
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Un gentil dégomme à lui tout seul une armée de méchants pour sauver un bébé. Hyper cliché? Oui, et pourtant ça marche. Mais pour nous faire avaler une heure et demie de fusillade à la John Woo, il fallait aussi nous faire rire.
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En gros, vous assistez à une grande, unique, démentielle scène d’action. De l’ouverture qui laisse baba à la fin du film, sans rien d’apaisant mais aussi survoltée que le reste, un seul mot d’ordre : action. Le pari est tenu et bien tenu : les fusillades se succèdent usant d’armes diverses (dont les carottes, friandise que le héros croque en permanence en lançant un « what’s up doc ? » de référence) et enchaînant les idées toutes plus rigolotes les unes que les autres dans une surenchère jubilatoire. On pense au John Woo des premiers films, l’humour en plus, et à ces bons vieux cartoons dans lesquels le pauvre Tom essaie d’éliminer une Jerry plus rusée à coups de plans foireux et de trucages périlleux. Le Jerry du film est Paul Giamatti dont le physique rondouillard cache cette fois un tueur sadique et ricanant. Les autres personnages sont à l’avenant : la belle Monica est une prostituée fétichiste, il y a aussi un bébé qui aime le heavy metal et un héros très énervé par la saleté et l’impolitesse de ses concitoyens.
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Impassible mais déjanté comme un Robert Mitchum speedé aux amphés, Owen avance, monolithique et élastique, avec, pour seule aide, une prostituée nommée Donna Quintano (Monica Bellucci, pour une fois très bien), officiant dans un bordel pour pervers lactophiles… On sort de cette BD extravagante, super drôle – mais, à la longue, répétitive – à peu près dans le même état que les victimes du justicier massacreur. Vivants, certes, mais les yeux en compote, les oreilles en feu et le QI à zéro.
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On ne sait ce qui est le plus agaçant dans ce film entre tous agaçant : les lourdes allusions à la culture populaire (Mr Smith croque des carottes, et au cas où on n'aurait pas compris il dit "What's Up Doc ?", c'est donc Bugs Bunny); l'hypocrisie crasse qui fait de Mr Smith un ennemi des armes à feu (fils d'armurier, il a vu sa femme et son fils abattus par un flingue que leur beau et grand père avait vendu) tout en en étant un praticien émérite; ou le gaspillage insensé de moyens matériels et de talent. Clive Owen est un excellent héros de films d'actions, comme il l'a montré dans Croupier ou Inside Man. Réduit ici à une figure de carton pâte, il porte toujours beau mais fait un peu de peine, tant il a du mal à attirer l'attention sur son personnage. Quant à Paul Giamatti, il a encore de gros progrès à faire en rictus diabolique. Monica Bellucci est employée ici à des fins strictement décoratives.