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« Comment ai-je pu ne rien voir ? Je suis pourtant une mère. », se lamente Midori, effarée par sa propre méprise. Son mari Ryota tente bien de la consoler mais, au fond de lui, il est d’accord. Et presque rassuré que les « défauts » de son enfant trouvent enfin une explication logique. Car, cela crève les yeux : Keita a beau être un gentil petit garçon, il ne lui ressemble pas. Il n’est pas aussi perfectionniste que lui, l’architecte accompli, le bourreau de travail dénué de failles. Or les chiens ne font pas des chats, dit le dicton. Sur un scénario qui ne manquera pas d’évoquer au public français la comédie La vie est un long fleuve tranquille, d'Étienne Chatiliez, Hirokazu Kore-Eda s’interroge sur les affres du sentiment paternel en empruntant sa tonalité mélancolique habituelle. Si le style classique du réalisateur de Still Walking et Nobody Knows repose sur le tact et la retenue, le drame qu’il raconte s’avère d’une violence psychologique aiguë : doit-on échanger son enfant au nom des liens du sang ? Que représentent nos « attaches » génétiques au regard des liens du temps ? Suffit-il de monter une tente au milieu du salon pour réinventer un foyer ? Le film répond avec une douceur infinie, sans jamais céder à l’hystérie ou au pathos. Patiemment, par petites touches fluides et ouatées, parfois humoristiques, le réalisateur observe l’armure d’un homme transpercée par des sentiments inattendus. La naissance de ce père est bouleversante.
Toutes les critiques de Tel père, tel fils
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans cette réflexion magnifique sur l’instinct et la filiation, il se montre, comme dans ses films précédents, fasciné par l’enfance. Ses acteurs, hauts comme trois grains de riz et débutants à tout point de vue, vous feront craquer comme nos jurées lectrices.
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Ces adultes et ces enfants nous prennent par la main et nous disent que "la vie n'est pas un long fleuve tranquille".
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Son humour discret comme sa sensibilité sont remarquables dans cette chronique bouleversante.
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Hirokazu Kore-eda explore l’âme de pères et de leurs fistons dans un drame lumineux à la beauté indicible, et en évitant soigneusement toute manipulation.
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par Siegfried Forster
Tel père, tel fils est un chef d’œuvre, brillamment interprété par une équipe d’acteurs incroyablement homogène
Un tendre poème sur l’amour paternel.
le Japonais Kore-eda explore le chemin bien plus escarpé du mélodrame intime, sur fond d’interrogations profondes sur les liens du sang. Il le fait avec justesse, élégance, sans le moindre pathos émotionnel, et son film est bouleversant du début à la fin.
Avec Tel Père, tel fils, le Japonais Kore-Eda livre un film très personnel sur le sentiment de paternité. On ressort forcément ému de ce conte contemporain sur la génétique.
La réalisation nuancée jusqu’à son dernier plan, n’est rien d’autre qu’une ampliation des vies humaines. Et au réalisateur de passer durant les deux heures de projection du drame à l’émotion, ou encore aux sourires le temps d’un champ-contrechamp : grand film !
Les liens du coeur contre les liens du sang. Question centrale de ce film sensible, très bien écrit et brillamment interprété. Une réalisation très sobre en adéquation avec le sujet. Un acteur à suivre : Masaharu Fukuyama, star au Japon.
Au sens propre, un film adorable.
En évitant les clichés, en restant toujours sur le fil de l'émotion, le réalisateur suit les maladresses, parfois choquantes, d'un homme qui apprend, enfin, à être père. Le président Steven Spielberg, qui a souvent mis l'enfance au centre de ses films, ne devrait pas rester insensible à cette histoire formidablement humaine et généreuse.
Hirokazu Kore-Eda les filme, comme dans « Nobody Knows », avec une acuité rare, sensible, touchante. Plus ou moins à l’écran, ils sont d’une jubilation extrême. Avec leurs bouilles, leurs mimics, ils sont craquants à chaque apparition, naturelle et spontanée.
Un papa, une maman, ce n'est déjà pas si facile à filmer. Mais, vus par un enfant, le sien ou un autre, cela devient incroyablement difficile. C'est tout le talent de Kore-Eda que d'y parvenir, avant de clore ce beau film par quelques séquences particulièrement émouvantes.
La situation initiale, celle de deux bébés échangés à la naissance, qu’il exploite, est assez usitée par le cinéma, on pense bien-sûr chez nous à La vie est un long fleuve tranquille de Chatiliez, mais dans l’œil de Kore-Eda elle gagne en puissance. Le cinéaste installe doucement cette situation de départ pour, très progressivement, la transcender dans un final chargé en émotion.
Le film pourrait aussi bien s’appeler «Ni père ni fils». La mise en scène de Kore-Eda, dans sa discrétion même, la qualité des détails qu’elle sait faire tenir sur la tête d’épingle d’un seul plan, trace une ample courbe entre les arguments du récit et leur portée universelle.
Kore-Eda n’a rien perdu de la délicatesse de son trait. Par petites touches, le cinéaste montre le chemin parcouru par Ryota pour devenir un père moderne et tendre. Mais c’est aussi là sans doute la limite de son regard et de sa mise en scène d’une histoire propice à une déflagration beaucoup plus forte de la psyché japonaise.
Difficile de ne pas être touché au coeur par les enfants acteurs et par cette fable familiale délicatement dessinée, à l'instar d'un calligraphie japonaise sur papier de riz.
Le film échappe avec grâce et humour au schématisme militant.
Une émouvante fable moderne.
La performance des enfants est victorieuse.
Comme toujours, Koreeda présente un travail terriblement bien équilibré. Rire et larmes se succèdent, sans à aucun moment sombrer dans la guimauve. On regrettera seulement un peu que les contrastes entre les deux familles soient un peu trop noir et blanc.
La grâce des enfants et les questions poignantes que soulève Tel père, tel fils sont éternelles.
c’est une grande leçon de vie administrée par les femmes et les enfants que reçoit cet homme pressé, amené à découvrir la véritable valeur des sentiments, au terme d’un film riche en émotions.
Où la force d’interprétation de Frank Lily et Yoko Maki, les parents commerçants, face à l’évolution du personnage de l’épouse de Ryota, délicatement jouée par Machiko Ono, font que le côté vulnérable de la réussite professionnelle de son mari – Masaharu Fukuyama est remarquable – devient palpable.
(...) ce sont des sentiments parfois extrêmement douloureux qui se devinent, donnant au film sa texture si particulière, mélange de grande douceur et de dureté.
Références peut-être écrasantes, mais Kore-Eda s’en montre digne et redonne toute sa hauteur au genre casse-gueule du film familial.
Les images à l’élégance soignée, l’interprétation tout en retenue, les situations abordées en affleurements successifs, la musique de Bach (...) forment une œuvre subtile, intelligemment bouleversante, qui multiplie les possibles en se gardant bien d’asséner des réponses.
Kore-Eda est le spécialiste pour mettre en scène l’enfant, comme « Nobody knows » ou « I wish », une fois de plus dans ce film, la performance des enfants est remarquable.
Kore-eda livre un film très émouvant sur la paternité. A voir impérativement.
Heureusement, le long métrage de Kore-eda parvient à faire preuve de suffisamment de grâce pour ne pas tomber dans la platitude. Même s'il reste majoritairement aussi relevé que du tofu. Et qu'on peut aimer plus épicé.
Avec une histoire de filiation moralisatrice, (...) le réalisateur japonais Kore-Eda Hirozaku déçoit.
Les gamins sont adorables et on retrouve beaucoup de scènes fortes, cependant même les fans du réalisateur sentiront qu’il y a peu de connexion et d’émotion.
La sensibilité est dispatchée vers d’autres horizons, la conception du film est un peu galvaudée.
Cela donne ici un film dans l’ensemble pas toujours égal, pouvant donner une impression d’inaboutissement, mais où ces moments de lucidité sans cruauté mais sans complaisance sont assez rares et précieux pour qu’on en sache gré au cinéaste et qu’on ne soit pas indifférent à son travail.
Ce dernier film de Koreeda a toujours une construction précise et un panel de sentiments agréables mais ça reste son film le plus désinvolte et moralisateur.
Un film austère doté d’une excentricité interculturelle.
Une histoire pleine de vitalité et d’éclat diffusant un vrai message.
Le Belge Vincent Lannoo tire le meilleur d’un scénario loufoque à souhait et hyper bien fichu (de François Uzan), réussit à faire passer pour argent comptant une histoire à dormir debout, le tout servi par une brochette de comédiens qui ne boudent pas leur plaisir.
Comme d’habitude, le réalisateur conserve son style, même si il se dirige ici, un peu plus, vers une narration plus traditionnelle.
On ne devient pas père tout seul, telle pourrait être la morale de cette fable délicate.
Flirtant avec la série Z, ce thriller mal écrit et mal interprété semble plus à sa place dans une case nocturne d'une chaîne de la TNT que dans une sélection officielle.
Spécialiste de la famille dysfonctionnelle, il filme magnifiquement les enfants, comme il l’avait déjà prouvé avec l’implacable "Nobody Knows". Le problème, ici, c’est qu’il ne parvient pas vraiment à transcender la caricature : famille pauvre mais aimante contre foyer aisé et aseptisé. Tout ça est bien convenu.