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Le douzième fi lm de Hong Sangsoo est, comme les précédents, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Le cinéaste revient ici au noir et blanc de ses débuts et, comme souvent, fait de son personnage central un réalisateur. S’il creuse le même sillon de fi lm en fi lm, le Coréen s’amuse cette fois à le faire aussi de scène en scène. Dialogues (pléthoriques) et situations (anodines) se répètent donc par trois fois en se transformant. Réalité ou fantasme ? Chronologie ou désordre ? Un seul et même jour ou plusieurs ? Ou
trois versions de la vie d’un homme, dans l’esprit du Hasard de Krzysztof Kieslowski ? Ces questions restent sans réponses, et ce n’est ni bien ni mal, c’est ainsi. Mais, malgré
la démarche louable et une certaine légèreté, le procédé semble arrivé à son terme. À tourner à ce point en rond, Hong Sangsoo épuise la matière même de son cinéma. Et le spectateur avec.
Toutes les critiques de The Day He Arrives (Matins calmes à Séoul)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"Matins calmes à Séoul" (...) constitue un nouveau développement, passionnant, excitant, hilarant, d'une des oeuvres les plus importantes du cinéma contemporain.
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Hong Sang-soo pose un regard magnifiquement fraternel sur les angoisses, les regrets, les élans et les choix qui président à la réussite ou à l’échec d’une vie. En images féeriques, en dialogues à l’expressivité presque musicale, épaulé par un acteur principal au charisme renversant, ce bonsaï de douceur et de lucidité nous abandonne sereinement, mais totalement, bouleversé. Allez comprendre…
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Un réalisateur qui ne tourne plus passe quatre jours à Séoul pour se balader et voir un ami. Du Hong Sang-soo pur jus, le noir et blanc et la douceur en plus. A l'image de son héros, le film semble constamment tiraillé entre humour et mélancolie. Mais cette indécision contribue pour beaucoup à son charme.
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Facétieuse et déroutante, la nouvelle variation du système Hong Sang-Soo, fait une fois de plus surgir l’insaisissable sous une évidence qui ne cesse de se dérober. Drôle, émouvant, jubilatoire.
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Si l'aspect vaporeux de l'image et les absences répétées des personnages évoquent une ronde de fantôme sentimentaux, l'acuité des dialogues et du montage établit une connivence avec des êtres dont l'indécision de façade n'est que le masque d'empreintes intimes beaucoup moins volatiles. 2légance dialectique, rarement filmée avec autant de pureté et de souriantes maîtrise.
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Moins foutraque que son précédent essai Oki’s Movie, la cuvée mi-2012 de Hong Sang-soo trace une ligne narrative épurée : trois ou quatre personnages papillonnent autour de Seungjun, jeune universitaire à la ramasse et cinéaste en pré-retraite. Comme de coutume, le film tisse des liens avec toute l’œuvre du réalisateur sud-coréen en reprenant des thèmes et variations familiers aux habitués de son cinéma. De cinéma, il en est d’ailleurs beaucoup question, et en particulier de sa fragilité. Aussi bien de ses conditions économiques (...) qu’affectives (...). Hong Sang-soo nous permet donc généreusement de parler, dans un même élan, de frivolité et d’existentiel.
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Une errance en noir et blanc, énigmatique et troublante.
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Un Hong Sang-coo resserré, mordant et enlevé. (...) Le cinéaste prolixe revient aussi au noir et blanc de ses début qui apporte une touche mélancolique seyant à merveille aux propos.
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Hong Sangsoo, réalisateur déjà primé à Cannes, nous revient avec The Day he arrives, fable douce-amère sur le retour inattendu d'un ancien cinéaste à Séoul, ses retrouvailles, ses rencontres. Le film avait l'occasion de sortir du lot lors de l'édition 2011 du festival, grâce à un ton foncièrement différent de la majeure partie de la sélection. On se réjouissait qu'il n'y soit pas question ni de politique, ni de transmission, ni de sévices diverses commises envers des enfants. Malheureusement, il n'y est tout simplement pas question de grand chose. (...) À trop se filmer, l'auteur semble avoir oublié que ce sont les autres qui le regardent.
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Ça bavarde, ça picole et ça embrasse à tour de bouches, mais le cinéma de Sang-soo s'évide dangereusement de l'intérieur.
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Il n'y a pas que l'amour qui soit malmené dans "Matins calmes à Séoul". Le désir de cinéma s'étiole de manière aussi désolante. Au réalisateur à la filmographie avortée, s'ajoute un comédien aigri et des étudiants de cinéma au discours formaté.