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Là, c’est sûr, on ne pourra plus ignorer le talent de Philippe Lioret. Après Je vais bien ne t’en fais pas, le réalisateur français revient avec un drame solide. Autour d’une amitié entre un jeune irakien soucieux de traverser la Manche et un maître-nageur peu versé dans les problèmes des sans-papiers, il livre une réflexion intelligente sur le problème de l’immigration en France. Renforcé par les interprétations convaincantes de Vincent Lindon et Firat Ayverdi, Welcome s’impose comme le film français de ce début d’année.
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Plus la filmographie de Philippe Lioret avance, plus elle gagne en noirceur et en épure. Tournant autour de trois personnages dans trois décors principaux (un appartement, une piscine, un port), Welcome parle de l’état du monde et de la complexité de l’âme avec un minimalisme admirable. Aux dialogues explicatifs, Lioret préférera toujours un visage expressif, un plan de coupe évasif mais significatif, un silence éloquent. Le cinéma, pour le réalisateur de Mademoiselle, c’est l’art de la litote. La thématique du secret, moteur de ses deux précédents films (L’Équipier et Je vais bien, ne t’en fais pas), trouve ici un pendant cinématographique par l’usage subtil de l’ellipse.
Toutes les critiques de Welcome
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il y a plusieurs façons de se prendre Welcome en pleine figure. Comme une histoire d'amour, comme une déclaration politique, comme un chagrin d'amour mal cicatrisé, mais surtout comme un terrible drame humain.
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Ce n'est pas un pamphlétaire, Lioret, mais un philosophe : il sait bien que chacun a ses raisons, même s'il arrive que tout le monde ait tort... Son film, intense et beau, donne le frisson. Il finit mal, bien sûr, parce qu'il ne saurait en être autrement. Mais, comme dans ces vieux chefs-d'oeuvre italiens où il suffisait qu'un gamin glisse sa main dans celle de son père humilié pour que l'espoir renaisse, ce sont des fragments de fraternité que l'on emporte.
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Avec [une] acuité sensible, Lioret éclaire les tourments de son héros et le sort tragique des réfugiés. Et nous offre bien plus qu'un drame intime doublé d'un manifeste humaniste bouleversant : le plus beau film du moment. Que Vincent Lindon y soit mêlé n'a rien d'étonnant.
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Tressant son scénario avec la corde raide de la réalité, les barbelés de la répression et les fils de soie de l'amour, Lioret déroule la trame d'une histoire poignante et tragique où les destins individuels se heurtent, pauvres esquifs, aux tankers inhumains d'une politique mal menée et malmenante.
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Welcome est nourri d'une colère qui va croissant au fil de séquences de plus en plus tendues. (...) La réussite de Welcome, sa faculté à rendre évidente l'aspiration de Bilal à franchir la mer et la résolution de Simon à l'aider, tient aussi aux acteurs. Vincent Lindon incarne comme personne aujourd'hui la solitude, le désarroi, le désenchantement.