"Le monde de Quentin Dupieux c’est comme une autre planète, un peu comme la planète Mars."
A l’annonce de la sélection officielle cannoise, Quentin Dupieux avait annoncé qu'il ne donnerait pas d'interviews concernant Le Deuxième Acte – film d’ouverture de cette 77ème édition du Festival de Cannes. Selon lui, son film parlait de lui-même et était assez limpide pour s’épargner les questions des journalistes. A la rédaction, on se demandait alors si le réalisateur se défilerait face à la conférence de presse traditionnelle post-projection. Mais celui qui devait "fermer [son] clapet" l’a finalement ouvert hier, avec l’ensemble de son casting et son producteur, Hugo Selignac, dans un exercice qui s’est finalement avéré très étrange.
Quentin Dupieux ne fera pas de promo pour Le deuxième acte : "J’ai envie de me taire"Dès le début, le ton était donné. "Je suis là pour être poli" a expliqué Quentin Dupieux en revenant sur ses récentes déclarations.
Puis pendant une quarantaine de minutes, les questions se sont enchaînées sans qu’aucune réponse concrète n’est plus être retirée des interrogés. Vincent Lindon, l’interprète de Guillaume et père de Florence jouée par Léa Seydoux a commencé "On répond à la même question depuis une demie heure." Dupieux enchaîne avec du répondant alors qu’un journaliste interpelle Manuel Guillot : "Je suis désolé Manuel que tu n’aies pas une vraie question."
Dans Le Deuxième Acte, les frontières entre réalité et fiction sont brouillées comme celles entre les personnages et les acteurs. Quand on demande à Vincent Lindon s’il y a de lui dans son personnage, il répond simplement : "Regardez ce que Guillaume a dit et décidez que c’est Vincent qui l’a dit."
Avec une proposition meta tournant en dérision des thématiques actuelles comme l’intelligence artificielle et le mouvement #MeToo (le film "se moque gentiment de ça" selon Quentin Dupieux), impossible d’échapper à la question sur l’évolution autour de la prise de conscience au cinéma. Et c’est Léa Seydoux qui prend longuement la parole à ce sujet pour conclure : "Je vois qu’il y a plus de respect dans les tournages."
Le sentiment général qui se dégage de cette conférence est finalement celui d’un dialogue de sourd où les journalistes terriens ne parviennent pas à communiquer avec la planète Dupieux. Louis Garrel le résume mieux que personne :
"Le monde de Quentin Dupieux c’est un peu comme une autre planète que celle sur laquelle on vit, c’est un peu comme la planète Mars."
Le réalisateur aura quand même livré quelques vérités ("Mes films qui sont très courts vous donnent l’impression qu’ils sont très longs, je vous fait gagner du temps") et assuré qu'il mettrait à son film 4 ou 4,5 étoiles sur Letterboxd. Malheureusement pour lui, la moyenne sur l’application est de 3,4…
Le Deuxième Acte est à découvrir dès à présent en salle.
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