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On connaissait Scorsese le maître du film de gangsters, on découvre Martin le magicien. Son Hugo Cabret est un enchantement visuel (la meilleure 3D depuis Avatar) doublé d’un hommage à un pionnier du cinématographe et des effets spéciaux, j’ai nommé Georges Méliès. On y croise Ben Kingsley en vendeur de jouets neurasthénique, touchant jusque dans sa barbe bien taillée, et Sacha Baron Cohen en chef de gare unijambiste, qui crève l’écran. Pittoresque et nostalgique comme du Jeunet, noir comme du Burton, Hugo Cabret témoigne de l’attachement profond de Scorsese à l’art cinématographique et à la part d’enfance qui s’y rattache. Proustien, en somme.
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Hugo Cabret est simplement le film le plus réussi de Martin Scorsese depuis Casino. L’invitation à l’émerveillement à travers la découverte par un jeune garçon mélancolique du secret d’un vieil homme marqué par son temps. Pour le cinéaste du sang et de la violence, c’est un nouveau départ à tous les points de vue : premier film sans DiCaprio depuis 10 ans, premier film en 3D, premier film pour enfants. C’est aussi la première fois qu’il se révèle aussi optimiste et émouvant, sans rien renier de son identité. L’histoire a beau être adaptée du roman graphique de Brian Selznick, Hugo Cabret est un film extrêmement personnel. (…) Même s’il débute dans le registre du conte fantastique, Scorsese enfonce allégrement tous ceux qui n’ont fait que ça (Gilliam et Jeunet vont devoir s’incliner, même Tim Burton). Surtout, en s’essayant pour la première fois à la 3D, il ouvre tellement de portes qu’il donne l’impression d’avoir inventé le procédé. La 3D d’Hugo Cabret est sans aucun doute la plus belle, la plus inventive et la plus justifiée depuis Avatar.
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On connaissait Scorsese le maître du film de gangsters, on découvre Martin le magicien. Son Hugo Cabret est un enchantement visuel (la meilleure 3D depuis Avatar) doublé d’un hommage à un pionnier du cinématographe et des effets spéciaux, j’ai nommé Georges Méliès. On y croise Ben Kingsley en vendeur de jouets neurasthénique, touchant jusque dans sa barbe bien taillée, et Sacha Baron Cohen en chef de gare unijambiste, qui crève l’écran. Pittoresque et nostalgique comme du Jeunet, noir comme du Burton, Hugo Cabret témoigne de l’attachement profond de Scorsese à l’art cinématographique et à la part d’enfance qui s’y rattache. Proustien, en somme.
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Au bout d’une heure et demie d’ennui poli (oui, c’est long), Scorsese se décide bizarrement à se consacrer à ce qui l’intéresse vraiment : le flash-back sur les golden years de Méliès, l’évocation des premiers temps du cinéma, le mash- up amoureux des bandes merveilleuses du réalisateur du Voyage dans la Lune. (…) Emouvant, pour le coup, même si parfumé à la naphtaline. Puis la fable gentillette reprend ses droits, et l’on se remet à suivre le film exactement comme Hugo regarde l’automate que lui a légué son papa : en attendant désespérément qu’il s’anime et prenne vie. On sait
bien que sous sa mécanique rouillée se cache un petit cœur qui bat très fort. Mais de là où on est, c’est à peine si on l’entend. -
Au bout d’une heure et demie d’ennui poli (oui, c’est long), Scorsese se décide bizarrement à se consacrer à ce qui l’intéresse vraiment : le flash-back sur les golden years de Méliès, l’évocation des premiers temps du cinéma, le mash- up amoureux des bandes merveilleuses du réalisateur du Voyage dans la Lune. (…) Emouvant, pour le coup, même si parfumé à la naphtaline. Puis la fable gentillette reprend ses droits, et l’on se remet à suivre le film exactement comme Hugo regarde l’automate que lui a légué son papa : en attendant désespérément qu’il s’anime et prenne vie. On sait bien que sous sa mécanique rouillée se cache un petit cœur qui bat très fort. Mais de là où on est, c’est à peine si on l’entend.
Toutes les critiques de Hugo Cabret
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Gérard Delorme
Hugo Cabret est simplement le film le plus réussi de Martin Scorsese depuis Casino. L’invitation à l’émerveillement à travers la découverte par un jeune garçon mélancolique du secret d’un vieil homme marqué par son temps. Pour le cinéaste du sang et de la violence, c’est un nouveau départ à tous les points de vue : premier film sans DiCaprio depuis 10 ans, premier film en 3D, premier film pour enfants. C’est aussi la première fois qu’il se révèle aussi optimiste et émouvant, sans rien renier de son identité. L’histoire a beau être adaptée du roman graphique de Brian Selznick, Hugo Cabret est un film extrêmement personnel. (…) Même s’il débute dans le registre du conte fantastique, Scorsese enfonce allégrement tous ceux qui n’ont fait que ça (Gilliam et Jeunet vont devoir s’incliner, même Tim Burton). Surtout, en s’essayant pour la première fois à la 3D, il ouvre tellement de portes qu’il donne l’impression d’avoir inventé le procédé. La 3D d’Hugo Cabret est sans aucun doute la plus belle, la plus inventive et la plus justifiée depuis Avatar.
On survole, grâce à une 3D élégante et une mise en scène aérienne des plus gracieuses, un Paris recréé « avec une vision très américaine » (de l’aveu même de Scorsese), pour un univers factice, mais totalement féérique – seul bémol, la musique originale, pesante, qui gâche un peu le voyage. C’est en allant plus avant dans la relation qui unit Hugo, jeune homme sans avenir, à Méliès, génie au douloureux passé, qu’on se rend à l’évidence : HUGO CABRET peut être aussi merveilleux qu’il est dickensien, et transcende son récit jeunesse pour se lover dans une poésie douloureuse. Il est pétri de solitude, épris d’une grande tristesse, mu par une seule énigme : à l’instar d’une machine qui ne contient jamais une pièce de trop, notre place dans le monde est-elle essentielle ? Cette question, terriblement existentielle, embue tout du long le regard magique du jeune et incroyable Asa Butterfield. Et le nôtre avec.
Orchestrant en 3D la rencontre de George Meliès et d'un enfant de conte, Martin Scorsese raconte raconte avec beaucoup d'humour et de malice l'histoire sans cesse recommencée de la mort du cinéma.
Déconfitures théorisantes, métafilms tortueux, pensums évasivement introspectifs : même certains vétérans du Nouvel Hollywood s'y sont cassé les dents. Voilà sans doute pourquoi Martin Scorsese laisse son costume de cinéphile furieux au vestiaire, et ruse en frappant là où ne l'attend pas.
Leçon de cinéma incroyable qui enseigne aux contemporains le sens et la place des technologies au sein du 7e art, déclaration d’amour sans limite pour l’art de l’illusion des plus grands auteurs/techniciens/magiciens du premier quart de siècle passé, Méliès le premier, Hugo Cabret est un bijou de cinéphilie insoupçonné, maquillé en apparence en film pour enfants, mais qui saura parler à toutes les générations sans exception. Du pur cinéma intemporel et universel, comme on en voit à peu près jamais ! Alors précipitez-vous, cela sort le 14 décembre et cela sera le seul film de Noël vraiment digne pour les fêtes.
On est médusés, bluffés, estomaqués. Par la beauté des images, l'ingéniosité du scénario, la mise en scène...
La beauté du film tient à la manière, généreuse et naïve, dont le cinéaste new-yorkais s'empare de la 3D. Un peu timide, un peu gauche, même dans les plans de foule qu'il multiplie au début, il prend vite le dessus sur sa technologie et révèle le sens de ce projet qui n'en aurait pas eu en deux dimensions.
Cette fable, où le relief trouve tout son sens avec des plans-séquences vertigineux, est sans doute le film le plus personnel de son auteur.
La 3D sert ici beaucoup ce long-métrage d’une rare virtuosité, à la fois magique et envoûtant.
Hugo Cabret, c'est le bel hommage de Martin Scorsese au grand réalisateur français qui ouvrit la voie au cinéma de l'imagination et du rêve.
(...) Un de ses chefs-d'oeuvre les plus personnels.
Visuellement somptueux (...) Hugo Cabret ne manque pas de qualités (jolie 3D) mais, faute de rythme, de personnages fouillés et d'émotion, suscite parfois l'ennui (...) .
L’introduction dans l’univers du film, (...), ne manque pas de panache (...). Mais les courses-poursuites dans la foule des figurants costumés n’empêchent pas le spectateur adulte de comprendre que le récit fait du surplace (...)
On attendait beaucoup de ce Hugo Cabret, adaptation d'un best-seller de la littérature enfantine de Brian Selznick, et première incursion de Martin Scorsese dans le conte de fées, sous la forme d'un hommage au pionnier du cinéma George Méliès, dans un Paris des années 1930 reconstitué en 3D. Mais, comme un magicien qui ne résisterait pas à la tentation d'expliquer ses tours, le cinéaste exhibe les rouages de son récit avec une virtuosité toute mécanique. Adieu magie et émotion.