José Garcia, Bruno Solo, Richard Anconina et les autres étaient récemment en couverture de Première.
Réactualisation du vendredi 27 janvier 2012 à 17h24 : La vérité si je mens 3 sortant mercredi dans 1000 salles françaises (c'est énorme !), retrouvons l'équipe pour une interview fleuve publiée dès le mois de mars 2011 dans le magazine Première.
Actualité du 15 mars 2011 à 22h51 : Le tournage de La Vérité si je mens 3 s’est achevé fin décembre, dix ans après la sortie en salles du deuxième volet. En exclusivité, Thomas Gilou et ses comédiens nous racontent les péripéties qui ont précédé ce long accouchement difficile.
LENDEMAINS DE FÊTE...
En attirant 7,5 millions de spectateurs dans les salles en 2001, La Vérité si je mens ! 2 rend la bande du Sentier encore plus populaire. C’est l’euphorie. Un troisième épisode semble alors assuré.
THOMAS GILOU (RÉALISATEUR) : Après La Vérité si je mens ! 2, il y a eu un petit moment de flottement compréhensible. J’étais personnellement très partant pour continuer l’aventure ainsi que les acteurs, mais cela n’a pas pu se faire aussitôt. J’ai donc mis en chantier Michou d’Auber pour EuropaCorp, projet qui me tenait à coeur. Puis Vertigo Productions m’a demandé de rentrer à la maison (rire) pour réaliser Victor, qui n’a malheureusement pas très bien marché. Quand le scénario de La Vérité... 3 a enfin été prêt, je n’avais pas trop vu le temps passer.
BRUNO SOLO (YVAN) : C’était l’Arlésienne, ce numéro 3 ! Après le 2, nous recevions tous les ans un coup de fil de Farid (Lahouassa, de Vertigo Productions), qui nous tenait en état d’alerte pour une suite éventuelle. Richard, qui le connaît bien, nous briefait par ailleurs. Puis les appels se sont espacés. Heureusement qu’on n’attendait pas après ça pour bosser et pour orienter nos carrières...
JOSÉ GARCIA (SERGE) : De mon côté, je n’y croyais plus. J’étais comme le mec dont la femme est partie acheter un paquet de clopes et n’est jamais revenue !
GILBERT MELKI (PATRICK) : On en parlait un peu entre nous sans être impatients ni inquiets. Seul Bruno, notre Zébulon, était stressé !
RICHARD ANCONINA (EDDIE) : Le plus important pour nous tous était que l’équipe se retrouve au complet. Je n’ai jamais cru que le numéro 3 n’aboutirait pas.
JOSÉ GARCIA : À la limite, ce grand laps de temps a fait retomber la pression que nous avions connue sur le deuxième épisode. Il y avait un vrai grand plaisir à se retrouver en même temps que la crainte de ne plus avoir la même connivence. Mais c’est vite revenu, je vous rassure !
VINCENT ELBAZ (DOV) : Les retrouvailles ont vraiment été spontanées, plus que joyeuses. C’est important pour ce genre de comédie.
SORTIR DU SENTIER
À la lecture du nouveau scénario desindispensables Michel Munz et Gérard Bitton, les réactions sont unanimes.
BRUNO SOLO : Quand, un jour, il y a environ deux ans, on m’a appelé pour me direque j’allais recevoir le scénario, je n’ycroyais pas ! J’ai alors interrompu tout ceque je faisais pour le lire tranquillement. En le refermant, je me suis dit : « La vache, qu’est-ce que c’est bien ! »
RICHARD ANCONINA : On ne va pas chercher à vous vendre quelque chose de plus fort, de plus original et de plus drôle. C’est dans la continuité des deux premiers épisodes, avec les mêmes préoccupations et les mêmes dingueries de José !
JOSÉ GARCIA : Je tire mon chapeau à Munz et à Bitton, qui ont encore dû se dépatouiller avec une kyrielle de personnages et de sous-intrigues. Comme d’habitude, il y a plein de forfaitures, de rebondissements et de grands déchirements.
GILBERT MELKI : J’ai l’impression d’avoir lu un condensé des deux premiers. C’est comme un bon vin, plutôt rond.
VINCENT ELBAZ : Munz et Bitton ont écrit un film à tiroirs comme le premier, avec les qualités comiques du deuxième. Mais le pilier de l’histoire reste la bande. Quand les personnages sont réunis, c’est de la dynamite ! Par ailleurs, les auteurs ont bien saisi l’évolution du quartier du Sentier, qui n’existe plus aujourd’hui. Il s’est déplacé vers Aubervilliers, où les juifs séfarades coexistent avec les Chinois qui sont les nouveaux maîtres du textile.
THOMAS GILOU : Les deux communautés sont complémentaires. Les Juifs fabriquent par exemple des showrooms pour les Chinois. C’est un business moins glamour que le prêt-à-porter, mais il a fallu s’adapter. La crise s’est amplifiée par rapport au précédent épisode, qui l’évoquait déjà.
VINCENT ELBAZ : En résumé, le principal enjeu est de savoir quelles ressources les personnages vont développer pour surmonter l’adversité.
BRUNO SOLO : On peut dire que c’est un épisode qui est fidèle à la série. Les héros se retrouvent au fond du trou avant de remonter la pente et de niquer les méchants !
La vérité si je mens : Aure Atika se confie sur le tournage du film
VINCENT ET LES AUTRES
Absent du deuxième épisode (il avait été remplacé par Gad Elmaleh), VINCENT ELBAZ reprend le rôle de Dov le séducteur. Il est heureux d’avoir retrouvé ses partenaires, qui le lui ont bien rendu.
VINCENT ELBAZ : Le 2, je n’ai pas eu envie de le faire à l’époque. Ça ne se commande pas... Quand les gens de Vertigo, avec qui j’avais débuté dans Le Péril jeune, m’ont approché pour le 3, j’ai trouvé ça touchant de leur part. On a une vraie histoire forte en commun. Je n’ai pas beaucoup hésité après lalecture du scénario.
JOSÉ GARCIA : Je trouvais ça bien de repartir avec le gars qui avait commencé l’aventure. De toute façon, les producteurs nous l’ont clairement affirmé : on aurait tous pu être remplacés ! (Rire.)
THOMAS GILOU : Gad a toujours plusieurs fers au feu. Ses one man shows, notamment, où il excelle et où il est attendu. Il a réalisé Coco, qui n’était pas sans rappeler La Vérité si je mens ! C’est un électron libre qui semble s’orienter vers un registre plus dramatique au cinéma. Bref, Vincent, que j’adore comme acteur, s’est imposé assez naturellement.
RICHARD ANCONINA : Après la première lecture du scénario, avec Thomas, on s’est tous retrouvés spontanément au restaurant. C’était vraiment touchant.
BRUNO SOLO : Il y avait un côté réunion de famille. On a évoqué le projet, les personnages...
THOMAS GILOU : On s’est surtout beaucoup vannés ! J’avais l’impression de les avoir quittés la veille.
Mash-up : Le Loup de Wall Street version La Vérité si je mens !
DE PARIS À SHANGHAI
D’une durée de quatre mois, le tournage s’est achevé le 29 décembre dernier à Shanghai. Une aventure qui a laissé des traces mémorables dans les esprits.
THOMAS GILOU : Le tournage a été très long. Je crois que ça a été plus pénible pour moi que pour les acteurs. J’étais un peu le mono chiant qui devait calmer tout le monde...
BRUNO SOLO : À certains moments, ça a un peu été la cour de récré... T’imagines la meute en Chine ? (Rire.) Mais, quand on jouait, c’était du sérieux. Tout le monde avait conscience que la réussite d’une comédie repose sur des petits riens. Il y a un rythme, des habitudes entre nous qu’il a fallu retrouver.
JOSÉ GARCIA : La facilité nous guettait, nous devions redoubler de vigilance. On avait, par exemple, le souci permanent de ne pas tomber dans la « grimacerie » pour faire rire à tout prix.
THOMAS GILOU : En dix ans, les acteurs ont emprunté des chemins différents, certains ont pris de l’envergure... Aucun n’a cependant tiré la couverture à lui. Au contraire.
BRUNO SOLO : Non seulement on s’entend bien, mais on sait tous qu’on sera bon si les autres sont bons. Résultat : il y a un tempo et une tonalité propres à la saga.
VINCENT ELBAZ : Sur le plateau, j’étais perpétuellement surpris. Chaque prise était différente sans qu’on improvise trop pour autant. C’était hyper créatif.
THOMAS GILOU : Je tiens à souligner la performance des actrices (Aure Atika, Amira Casar, Élisa Tovati), qui ont dû une nouvelle fois faire preuve de fi nesse pour s’imposer dans cet univers de mecs. Ce n’est pas évident car elles apparaissent toujours dans des moments un peu faibles, intermédiaires. J’ai personnellement la conviction que le film prend corps dans ces moments-là. Les filles en avaient bien conscience. De son côté, Léa Drucker, formidable comédienne, s’est parfaitement intégrée à la bande. La bonne surprise, c’est Cyril Hanouna, qui débute au cinéma. Il incarne un agent de marques, rôle pour lequel j’ai auditionné un grand nombre d’acteurs sans trouver ce que je cherchais. Il a fait des essais bluffants car il connaît parfaitement cet univers. La Vérité... tient à la fois de la comédie et de la chronique. Ça doit être drôle, touchant et vivant à la fois. Pour cette raison, on tente beaucoup de choses sur le plateau. L’humanité des personnages émerge parfois des interstices, des imprévus. Il n’y a aucune certitude. J’aurais pu me contenter de suivre fidèlement le scénario, d’appliquer en quelque sorte une méthode, mais ça n’aurait pas eu grand intérêt à mon sens. Là, je me retrouve avec trois heures de rushes. Le montage, autre phase de réécriture du film, va durer jusqu’en août.
PROMO, MÉTRO, DODO
La Vérité si je mens ! 3 sortira en février 2012. D’ici là, les acteurs vont sans doute être très sollicités par les médias. Une longue période de promo – à la mesure de l’attente suscitée – qui débute maintenant.THOMAS GILOU : La promo va surtout être assurée par les acteurs. Je ne m’inquiète pas car je sais que ce sont de vraies machines de guerre lorsqu’il s’agit de défendre un film !
JOSÉ GARCIA : Après Chez Gino, qui sort ce mois-ci, je n’aurai pas d’autre film à l’affiche en 2011. La promo de La Vérité... 3, ça va être du gâteau...
RICHARD ANCONINA : J’ai déjà commencé dans mon coin. J’habite dans un quartier où il y a plein de lycées et, quand les jeunes me croisent, ils me parlent du 1 et du 2 alors que certains n’étaient même pas nés au moment de leur sortie ! Je sens un véritable engouement.
VINCENT ELBAZ : Tout le monde m’interroge au sujet du 3, mes proches, les amis d’amis, les gens dans la rue... C’est marrant car la série a finalement un côté assez expérimental, presque auteur avec ces personnages qu’on suit au long cours. Enfin, bon, « expérimental grand public », je dirais !
GILBERT MELKI : Les suites sont aujourd’hui mieux acceptées par le public et par le métier. Elles marquent les esprits. Quand elles sont de qualité, comme celle-ci, c’est logique qu’elles soient attendues.
JOSÉ GARCIA : L’attente existe, c’est vrai, mais elle ne présage en rien le succès du film. C’est fragile, une sortie. Il y a toujours des impondérables.
BRUNO SOLO : José a raison. Je trouve cependant que le scénario est excellent. Il n’est pas paresseux, on n’est pas devenus de plus mauvais acteurs... Quand je vois que certaines comédies françaises cartonnent alors qu’elles n’ont pas ce niveau d’exigence, je suis assez confiant.
Par Christophe Narbonne
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