Flashdance (1983)
Paramount

"J'aurais détruit le film" s'amuse aujourd'hui le cinéaste canadien, qui ne comprend toujours pas qu'on lui ait proposé le job.

Sa carrière aurait pu être bien différente, s'il avait réalisé au son d'Irene Cara et de What a Feeling

Oui, David Cronenberg aurait pu s'occuper de Flashdance, lorsque, au début des années 1980, les producteurs Jerry Bruckheimer et Don Simpson lui ont proposé le job. Revenant sur sa carrière lors du Festival du film de Marrakech ce dimanche, l’icône canadienne a raconté :

"Vous en serez peut-être étonnés, mais les producteurs de Flashdance, à l'époque, étaient convaincus que j’étais le bon réalisateur pour faire le film. Franchement, je ne sais pas pourquoi ils ont pensé que je devais m'en occuper... Donc au final, j'ai dit non et je leur ai même répondu : "Mais si je réalisais Flashdance, je le détruirais !"

David Cronenberg
Capture d'écran YouTube

À cet instant de sa carrière, David Cronenberg était un jeune cinéaste de 40 ans, sorti de Scanners, petit succès mondial de SF. Son style était encore méconnu et il s'imposera justement en 1983. Tandis qu'Adrian Lyne dirige Flashdance, qui devient le troisième plus gros succès de l'année au box-office, Cronenberg signe Dead Zone puis Videodrome, deux longs métrages fondateurs, qui vont établir les bases du nouveau genre cronenbergien, étudiant les horreurs corporelles avec une froideur cérébrale. La Mouche suivra juste après.

"On a souvent critiqué mon oeuvre en disant qu'elle était horrible, décadente et dépravée. Pour moi, c'une bonne chose" reprend le réalisateur. "Je me suis surnommé le Baron du sang. Au moins, je n’ai pas dit que j’étais le Roi... je reste modeste."