En voulant expliquer pourquoi il avait refusé deux fois de jouer Superman, l'acteur de Trap raconte avoir vécu plusieurs harcèlements de "fans".
A la fin des années 1990, Josh Hartnett semblait promis à devenir une star planétaire : révélé dans la peau du fils de Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) dans Halloween 20 ans après, il a enchaîné les succès de The Faculty, de Robert Rodriguez, et Virgin Suicides, de Sofia Coppola, en quelques mois. Jouant avec son image de jeune acteur sexy dans 40 jours et 40 nuits, il est ensuite transporté en tête d'affiche de blockbusters plus ambitieux les uns que les autres, tels que La Chute du faucon noir, de Ridley Scott ou Pearl Harbor, de Michael Bay.
Pourtant au début des années 2000, le jeune comédien préfère s'éloigner des plateaux. Courtisé par la production du Superman de Brett Ratner pour incarner le super-héros sur grand écran, il refuse. A deux reprises. On le retrouvera les années suivantes dans les rôles plus secondaires, comme dans Sin City, ou dans de plus petites productions, telles que le thriller de Brian de Palma Le Dahlia noir et le film d'horreur 30 jours de nuit.
Jude Law et Matt Bomer révèlent pourquoi ils n'ont pas joué SupermanDeux décennies plus tard, alors qu'il s'apprête à revenir dans Trap, de M. Night Shyamalan -dans un rôle de serial killer qui semble l'avoir beaucoup amusé-, The Guardian publie un long portrait de Josh Hartnett. Si le média britannique rappelle qu'in fine, il n'aura quitté Hollywood que durant 18 mois au cœur des années 2000, il est clair que ce choix était parfaitement conscient. D'ailleurs, à 46 ans, il vit aujourd'hui en famille loin des strass et des paillettes américaines, en pleine campagne anglaise entouré de toutes sortes d'animaux de compagnie.
"Je ne voulais pas que ma vie se fasse avaler par mon travail, commence-t-il. Il y avait cette idée à l'époque qu'il valait mieux tout laisser tomber. On a tous vu ce qui est arrivé à certains acteurs. Ils ont été dévorés par tout ça. Je ne voulais pas de ça."
"Certains de mes films (des années 2000) ont eu du succès, poursuit-il. D'autres non, mais je faisais attention à ne choisir que des choses surprenantes, en dehors de ce que les gens attendaient de moi."
"Aujourd'hui, peut-être que le reste de l'industrie ressemble plus à ce que j'ai toujours voulu faire ?, dit-il aussi pour tenter de faire comprendre son envie de moins tourner à un moment donné, avant de revenir à la télévision, par exemple (Penny Dreadful, Black Mirror ou The Bear très récemment) ou dans des projets tels que Trap, ce "Silence des agneaux à un concert de Taylor Swift". Ou alors c'est lié à mon âge ? Je pourrais vous citer des millions d'exemples d'acteurs qui ont commencé à devenir plus intéressants en vieillissant. On ne peut pas être éternellement un ingénu, n'est-ce pas ?"
Déjà remarquable dans Oppenheimer, de Christopher Nolan l'an dernier, Hartnett raconte alors ne pas avoir discuté avec le cinéaste du fait d'avoir refusé de jouer Batman au milieu des années 2000. Il avait bien rencontré le scénariste et metteur en scène, mais il préférait son film de magiciens rivaux Le Prestige. Finalement, les deux ont été portés par Christian Bale.
"Vous savez, on n'a pas eu de discussion directe à ce sujet, commente-t-il, mais quand Nolan m'a rappelé (pour Oppenheimer), j'ai su que je ferais mieux d'accepter. Vous n'aurez pas des tonnes d'opportunités avec Chris Nolan.
Je ne regrette pas d'avoir dit non à ces rôles de super-héros, mais je reconnais que j'ai raté une opportunité de travailler avec un gars comme Chris, considère-t-il aujourd'hui. J'ai compris que même si vous faites en sorte de faire attention de toujours trouver des rôles intéressants pour construire votre carrière, ce ne sera pas ce qui compte le plus au final. Ce qui est vraiment important, c'est de trouver des collaborateurs en qui vous avez pleinement confiance."
Expliquant avoir aussi fait des choix pour des raisons très personnelles, en fonction de la séparation de ses parents, par exemple, il finit par détailler les mauvaises expériences qui l'ont également poussé à fuir Hollywood. A présent, son visa lui permet de travailler 180 jours par an en dehors de l'Angleterre, et cela lui va très bien : il peut profiter davantage de sa vie de famille et voir grandir ses enfants.
"Il y a eu une période où l'attention qu'on me portrait était borderline et franchement malsaine, confie-t-il. Ecoutez, je ne voudrais pas donner à tout cela trop de poids, mais il y a eu des incidents. Des gens qui ont sonné à la porte de ma maison, par exemple. Des personnes qui me stalkaient. Un gars est venu à l'une de mes avant-premières armé, il avait ce flingue et clamait qu'il était mon père. Il a fini en prison. Il s'est passé pas mal de trucs. C'était franchement bizarre. Et je n'allais certainement pas leur donner du grain à moudre."
Josh Hartnett avait 27 ans au moment de ce dernier exemple, c'était juste après la sortie de 40 jours et 40 nuits.
Trap sortira le mercredi 7 août au cinéma. Voici sa bande-annonce :
Josh Hartnett adore son rôle "bizarre" dans Trap de M. Night Shyamalan
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