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S'il est un sujet délicat au cinéma, c'est bien celui de la rédemption, surtout lorsque l'ombre de la religion plane autour. Heureusement, le réalisateur ne met jamais les pieds sur ce terrain glissant et saute d'un point de vue à un autre dès qu'il s'approche un peu trop près d'un semblant de morale. Mettant en parallèle deux expériences du remords, En eaux troubles chamboule les notions de coupable, de victime et de libre-arbitre. Là où beaucoup se seraient transformés en procureurs, Poppe, lui, campe sur sa position d'observateur et n'use que d'un stratagème : renverser la situation à mi-chemin.
Toutes les critiques de En eaux troubles
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Erik Poppe possède un réel savoir faire, vérifiable dans une construction solide qui alterne les points de vues et les époques, sans lâcher les rênes.
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Erik Poppe filme avec lourdeur leur descente aux enfers et énerve en transformant Jan en martyr et Agnès en folle, détachée de la réalité.
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Peu de dialogues explicatifs, alors que les pensées les plus intimes semblent être filmées. L'acteur Pal Sverre Valheim Hagen est inquiétant à souhait. Sorti en 2002 en Norvège, ce film est le troisième volet d'un triptyque qui interroge à chaque fois différemment la culpabilité. C'est aussi la découverte d'un nouveau cinéaste norvégien qui comptera.
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Agréablement photographié, le film captive moins dans son versant hystérique, davantage quand il se colle à l’opaque Jan, accroché à son orgue comme à un îlot dans un océan de mal-être. La foi et le pardon à géométrie variable sont d’intéressantes touches dans une mise en scène en fait plus à l’aise quand elle figure l’eau qui dort que les eaux agitées.
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Pour celui qui sort de prison comme pour celle qui a perdu son fils, l’avenir est suspendu à la même question : pourront-ils vivre à nouveau ? S’en donneront-ils le droit ? Le réalisateur Erik Poppe nous entraîne, avec une sincérité qui n’empêche pas la complexité, dans les eaux profondes de la culpabilité et de la conscience.
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La bonne idée, c'est d'avoir construit ce drame captivant autour de deux points de vue : celui du meurtrier, puis celui de la mère de sa jeune victime. Porté par des acteurs convaincants, le film s'abstient de juger ses personnages et donne à chacun suffisamment d'épaisseur pour qu'on y croie. Dommage qu'un dénouement lourdement démonstratif vienne affadir «En eaux troubles» dans le dernier quart d'heure.
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Réalisé par un cinéaste qui s'est bâti une flatteuse réputation dans les festivals et s'est vu décerner en 1994 le titre de meilleur auteur scandinave de l'année, En eaux troubles parvient avec un certain brio à rendre vivantes des questions morales et métaphysiques. Un homme est-il ce qu'il fût ou ce qu'il est devenu ? Faut-il bannir un ex-coupable ou lui accorder une rédemption ? Erik Poppe fait de ces interrogations un film d'action, ainsi qu'une réflexion sur la nécessité des aveux dans l'apaisement des responsables comme des victimes.
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La puissance des acteurs compense la lourdeur des symboles visuels, mais sur un sujet semblable, ce film n'atteint jamais l'état de grâce absolue dont John Crowley avait fait preuve avec son magnifique Boy A.