Toutes les critiques de Maman a tort

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    En quelques films (CopacabanaPauline détectiveLa Ritournelle), Marc Fitoussi a imposé son ton, situé quelque part entre Pierre Salvadori et Bruno Podalydès, entre la musique de chambre et la fanfare. Dans Maman a tort, il évoque une relation mère-fille à travers le prisme original du monde de l’entreprise. Soit Anouk, 14 ans, amenée à faire un stage au sein de la compagnie d’assurances où travaille Cyrielle, self-made-woman qui s’est construite à partir de rien. Très proches l’une de l’autre, la fille et la mère vont voir leur complicité éprouvée par la réalité du travail cynique de Cyrielle, qui consiste pour l’essentiel à rembourser le moins possible ses clients. Qu’arrive-t-on lorsque l’image idéale qu’on se fait de ses parents est sérieusement écornée par des faits dont la gravité est avérée ? Comment se projeter dans la vie avec des valeurs et des principes inculqués par ceux qui nous mentent les yeux dans les yeux ? C’est la problématique soulevée avec une intelligence rare par Marc Fitoussi (dont le sens du rythme et de l’équilibre entre impertinence et sérieux s’affirme à chaque film), qui se garde bien de juger définitivement ses personnages et qui ne range pas tous les adultes dans le même panier -de crabes- au prétexte que tout le monde a ses raisons, si moches soient-elles. Aux côtés d’Emilie Dequenne, magnifique mère indigne et courage à la fois, Jeanne Jestin compose la meilleure jeune héroïne vue sur les écrans récemment : sensible, dure, fermée et idéaliste. Christophe Narbonne