-
Si le scénario est contre David, le cinéaste est toujours magnifiquement avec lui. Montanha nous rappelle que le cinéma peut aussi faire le même effet qu’une délicieuse maladie, qu’un film peut susciter une addiction aussi âpre que suave.
-
Dans Montanha, le sujet compte moins que la façon dont Salaviza s’en empare, le revisite parfois jusque dans ses clichés, le trempant dans un noir d’encre, le soumettant à un ralentissement général, bien loin de la fébrilité et de l’effervescence qu’on attache d’habitude au parcours adolescent.
-
Il n’y a pas de rite de passage. Un premier film n’en est pas un non plus. Il n’y a que des déclarations d’inexpérience, et des efforts pour contenir la voix tremblante qui les prononce.
-
La mise en scène saisit ainsi avec une impressionnante sensualité la vie de David, ce nouveau desdichado, jeune prince inconsolé d’un Lisbonne moderne aux espoirs abolis.
-
De ce film trop ésotérique pour capter totalement l’attention du spectateur, le cinéaste affirme qu’il marque la fin de son adolescence de cinéma parallèlement à la fin de la véritable enfance de son protagoniste.
-
Lent et contemplatif, il bénéficie d’une superbe photographie qui rehausse une histoire entre ombre et lumière.
-
Ces liens familiaux restent chargés d'émotion. Mais des partis pris de mise en scène trop marqués la neutralisent. Le film prend finalement la direction d'un formalisme visuel prétentieux.