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Récit de la douleur et de la violence faite aux hommes lorsque leur liberté est entravée, Adama mon kibboutz témoigne de la volonté et du besoin d’idéal. Cette expérience de vie est terrible mais l’espoir est palpable car la révolte provient d’un enfant suffisamment lucide pour percevoir qu’il ne pourra pas grandir dans un tel climat. Le titre français de ce long-métrage par le pronom possessif « mon » illustre que le kibboutz constitue Dvir, qu’il fait partie de lui, à la fois contestataire et libérateur ; un tremplin vers une vie nouvelle.
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Après un démarrage un peu difficile, l'histoire contée, à cheval sur 1974/1975 et quatre saisons, prend enfin son envol et ne lâche plus sa tension dramatique. Chaque saison apporte sa couleur et son atmosphère en accord avec les sentiments des personnages, l'hiver étant certainement la plus réussie.
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Cette chronique d’une enfance au kibboutz nous plonge dans l’idéologie politique et ses excès, dans une vie communautaire qui implique le refoulement des aspirations personnelles et la négation des liens familiaux, le repli sur soi comme unique moyen de vivre dans cet Israël de l’après guerre des six jours. L’adolescence, ses secrets, ses espoirs et l’amour comme bouclier contre la folie des adultes et leurs conflits. Belle surprise au milieu de ce casting israélien très convaincant, la présence d’Henri Garcin qui fut naguère le mari de « La femme d’à côté ».
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Dans les couleurs chaudes d’Israël, Dror Shaul s’inspire de la terrible histoire de ses parents et de ses souvenirs de jeunesse dans les années 1970 pour dire à quel point cette belle utopie collectiviste que sont les kibboutz a pu se révéler aliénante et destructrice. Un sujet singulier, joliment traité.
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Peu de nostalgie dans ce récit pour partie autobiographique, mais une tension et une dureté croissantes qui font oublier la longueur et l'humour convenu des scènes initiales. Les idéaux démocratiques et égalitaires du kibboutz semblent loin : le film décrit ce symbole de l'Etat d'Israël comme un système totalitaire, une prison à ciel ouvert, étouffante et mortifère, sans pitié pour les faibles et les déviants. Une vision pour le moins iconoclaste...
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Dror Shaul prend prétexte de cette exclusion pour dresser un portrait au vitriol de la communauté, dont l'intransigeance, l'étroitesse d'esprit, l'autoritarisme, la trahison de son idéal égalitaire, voire la perversité mentale et sexuelle de certains de ses membres, transpire dans chaque plan du film. Incarné pas des personnages monolithiques, desservi par une mise en scène académique, ce propos trahit un ressentiment qui a visiblement empêché le réalisateur de faire la part des choses et de créer une vision un peu moins manichéenne et un peu plus crédible du monde qu'il décrit.
Adama, mon Kibboutz