Toutes les critiques de Les filles ne savent pas nager

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Gwen habite dans un village de la côte bretonne. Son père marin-pêcheur rentre un jour au port car son bateau est cassé. Sans argent, la terre n'offrant pas de travail à un homme de la mer, il ne peut le réparer.
    Il boit toute la journée, se dispute avec sa femme.
    Gwen supporte mal cette situation familiale. Elle découvre et vit sa sexualité comme une tête brûlée, en attendant l'appui de sa meilleure amie Lise, qui doit venir pour l'été. Malheureusement, son père a décidé de l'emmener à la montagne.Lise passe en seconde. Elle rentre de l'école et découvre sa famille en pleurs. Le père, cet homme inconnu qui a quitté il y a bien longtemps le domicile conjugal, est mort dans un accident de voiture. Les vacances sont annulées. La mère tente de pallier la douleur en essayant d'oublier, et fait subir, sans le vouloir, une torture psychologique à toute la famille. Sa fille ne peut vivre sans sa bouée de sauvetage bretonne, sa meilleure amie Gwen : elle fugue pour la retrouver.Les deux adolescentes qui traversent une période difficile n'ont pas grandi de la même manière et n'ont pas fait face aux mêmes douleurs. L'une fonce dans l'amour et les baisés volés, l'autre plus pondérée regarde son malheur en face, analyse, questionne. Leurs différences les éloignent et elles finissent, elles aussi, par se disputer. Pourtant, elles se comprennent et tente réciproquement d'atténuer le malaise qui les ronge.Si le scénario nous narre le destin de ces jeunes filles en trois parties un peu trop rigides, on reste sous le charme de l'interprétation de tous les comédiens. Des personnages complexes, déterminés, iqui s'affirment et se livrent avec toute la force de leurs caractères extrêmes, se battent ou renoncent, toujours sur la brêche du mal-être.Lise et Gwen nous rappellent à notre adolescence : nos déceptions et nos espoirs, notre difficulté à grandir et à s'affirmer. Au milieu des adultes à la dérive, Lise et Gwen ne savent encore que faire de leur corps. Elles apprennent à s'affirmer en tant qu'individu sans béquille face au monde. Entre noirceur et gaîté, Anne-Sophie Birot nous livre ainsi avec beaucoup de tendresse une chronique très juste de cet âge qu'on dit parfois ingrat.Les filles ne savent pas nager
    De Anne-Sophie Birot
    Avec Isild Le Besco, Marie Rivière, Pascal Elso
    France, 2000, 1h41.