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Après Paradis : Amour, Ulrich Seidl livre un nouveau portrait de femme dans le deuxième volet de sa trilogie. Cette fois-ci, il s'agit d’une bigote adepte du « christianisme SM » qui, en proie à la misère sexuelle, ne supporte plus le monde dépravé dans lequel elle vit et maltraite la seule personne qui l’aime encore, à savoir son mari, musulman pratiquant paralysé. Dans la veine de son documentaire Jesus, Du weißt (2003), série de prières adressées au Christ à en perdre la raison, le réalisateur autrichien se montre toujours aussi
percutant.
Toutes les critiques de Paradis : Foi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Proche du cinéma ascétique de Michael Haneke, ce deuxième volet de la trilogie Paradis n’en dégage pas moins un vrai parfum de scandale en osant ridiculiser tous les extrémismes religieux.
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Ce deuxième opus va très loin dans la macération, le martyre et le duel du couple, même s'il apparaît moins magistral et ironique que le premier.
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Bouleversant toutes les certitudes de savoir, Seidl va à l'encontre de la tendance très actuelle aux raccourcis, aux archétypes et aux préjugés pour donner à voir et à penser différemment des rapports humains complexes (homme/femme, catholique/musulman, sado/maso).
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Une femme dévote passe ses vacances à faire du porte-à-porte avec une statue de la Vierge. Son mari, handicapé et musuman, revient après deux ans d'absence. Seidl poursuit son tryptique avec un récit fort et plus complexe qu'il n'y parait.
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Sur une mise en scène ascétique, le cinéaste autrichien dénonce la ferveur comme substitut du désir et montre la frontière très floue entre amour spirituel et charnel. La misère
morale de cette femme (terrifiante Maria Hoftstätter) est fascinante et écœurante. Surtout quand elle oublie toute charité chrétienne envers son mari. -
Reste que ces « tableaux », (...), laissent intact le malaise dans la civilisation qu’ils s’appliquent à disséquer dans ses détails les moins avouables.
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Isolant son héroïne (extraordinaire Maria Hofstätter) dans la bulle d’une mise en scène clinique et froide, le film ne peut lutter contre sa propre beauté, sourde et menaçante, et qui semble gagner peu à peu les lumières, les couleurs, les personnages.
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« Paradis : Foi » est une charge parfois appuyée, mais c’est aussi le point de départ d’une étude humaine désabusée, violent écho de la préoccupation de son auteur face aux endoctrinements, ostracismes et abandon du libre-arbitre que promeuvent trop de cultes.
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Une addiction désespérée et dépersonnalisante que Seidl scrute, une fois la satyre épuisée, avec l'acuité d'un humaniste déçu, pessimiste peut-être mais jamais misanthrope.
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Soit par crainte d’être un peu trop secoué, on s’enfuit en courant, soit on trouve cette œuvre passionnante et d’une grande beauté. Nous sommes de ce radical parti.
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Le sexe, c'est sale et la foi du titre n'est ici que frustration. Seidl le démontre avec l'austérité d'un peine à jouir.
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Une situation absurde, terrible dans sa description réaliste, où le réalisateur autrichien aborde de front la violence du refoulement sexuel, dans un crescendo surprenant.
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Foi et Espoir, les deux derniers volets du triptyque Paradis d'Ulrich Seidl sortent en même temps. Une cure intensive de désespoir, entre la folie mystique d'une Hausfrau viennoise et le malaise adolescent de jeunes gens envoyés en camp pour maigrir. Ce serait insupportable sans les éclairs de compassion, de poésie.
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Triste spectacle, en tout cas, que celui de cette radicalité primaire brandie en étendard, mais qui n'accouche que d'un discours de magazine féminin.
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Ulrich Seidl se penche sur une illuminée qui s'égare dans l'amour de Jésus. Lourdeur et ennui.
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Chez Seidl comme chez ses congénères “cinéastes de festival”, il n’y a rien derrière, pas d’inconscient, pas de mystère : on comprend tout parce que tout est montré et que ce qui est montré est un couloir de portes ouvertes qui donnent sur un grand vide de sens.
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Si le constat qui sous-tend la démarche d’Ulrich Seidl – perte de repères d’un Occident finissant, confit dans sa graisse – mérite débat, il n’est pas sûr que son cinéma, bien peu aimable, soit le meilleur endroit pour le faire naître.
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Malgré une situation satirique évidente, Foi tourne un peu en rond.