Caravage : Michele Placido maîtrise son sujet jusqu’au bout des doigts [critique]
Le Pacte

Le thriller sur le peintre italien, avec Riccardo Scamarcio, Louis Garrel, Isabelle Huppert et Lolita Chammah, sort aujourd'hui en DVD et blu-ray.

Sorti en toute fin d'année 2022, Caravage a bien marché en France, attirant près de 270 000 curieux dans les salles obscures. Ce portrait du célèbre peintre italien, présenté comme un thriller, a intrigué le public, qui pourra le (re)voir en DVD et blu-ray à partir d'aujourd'hui. En bonus, un making-of du film permet de mesurer la passion du réalisateur de Romanzo CriminaleMichele Placido, pour l'artiste, dont il rêvait d'adapter la vie à l'écran depuis longtemps. Le Pacte a également fait appel à Catherine Koenig, une conférencière en histoire de l’art, et à Jean-Loup Bourget, professeur à l'ENS et critique de cinéma (notamment au sein de la revue Positif), pour analyser son travail mêlant réalité et fiction.

Voici son synopsis, suivi de la critique de Première.

GALERIE
Le Pacte

Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.

Quatre ans après 7 Minuti passé inaperçu, Michele Placido est de retour pour un film appelé à avoir plus d’écho : un biopic du Caravage (Riccardo Scamarcio, inspiré), centré sur la fin de sa vie quand au début du 17ème siècle, accusé de meurtre, il s’est réfugié à Naples en espérant obtenir la grâce de l’Eglise. Cela fait 50 ans que le cinéaste rêvait de lui consacrer un film. Maîtrisant donc son sujet jusqu’au bout des doigts, il a la belle idée de passer par le prisme d’un personnage fictif, un émissaire du Pape chargé d’enquêter sur lui, et de se concentrer sur ses œuvres, leurs inspirations et leur subversivité pour raconter l’homme qu’il était. Hélas, ce geste est abîmé par des dialogues qui viennent à chaque fois surligner ce qu’il donne à voir. Cette obsession pédagogique enferme le film dans un classicisme et par ricochet une absence d’audace qui contredit au fond son sujet.

La bande-annonce du Caravage :