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Le premier long métrage de Martin Scorsese sorti en 1969, pose les murs porteurs de la maison : une virtuosité stylistique mise au service d'un univers moral tourmenté, pris entre les feux, catholiques en diable, du péché et de la rédemption, de l'avilissement et de la grâce, de la violence et de l'expiation. (...) Cette oeuvre de jeunesse (...) révèle au passage à travers Harvey Keitel l'un des premiers héros masculins typiquement scorsésiens, autrement dit, l'un des premiers doubles fantasmés de l'auteur.
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Il faut voir en ce premier film de Martin Scorsese, inédit en France, un document plutôt qu'une œuvre accomplie. (...) D'où un beau brouillon, bouillonnant d'idées, d'intentions, de références, de déclarations d'amour explicites à Hawks ou à Ford. Et, évidemment, riche déjà de maints traits scorsesiens – de la dialectique délinquance-religiosité, ou luxure-culpabilité, au montage syncopé de Thelma Schoonmaker, encore aujourd'hui en poste auprès du cinéaste. Le plus frappant tient sans doute à l'attention quasi amoureuse que Scorsese porte au débutant Keitel, sachant que dès le film suivant, Mean Streets, il sera supplanté à jamais dans l'imaginaire du maestro par un jeune partenaire inconnu : Robert De Niro.