Bad Boys 4
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Bad boys 4: Ride or die

En passant aux Etats-Unis avec leur remarqué polar urbain Black, Adil El Arbi et Bilall Fallah sont devenus des mercenaires, mais pas des chefs mercenaires, des condottières capables de se tailler un état par leur seule force : comme des mercenaires, leur fortune est liée à celle des studios qui les emploient (ce que Machiavel résumait par le combat entre virtù et fortuna, en somme).

Sylvestre Picard
GALERIE
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Tunnel to summer

Imaginez le croisement entre le somptueux Your name où deux lycéens se mettaient soudain à échanger leurs corps et Inception, où Nolan bousculait les réalités spacio- temporelles et vous aurez une petite idée de ce qui vous attend devant ce bijou d’animation, primé à Annecy.

Thierry Chèze
Rendez-vous avec Pol Pot
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Rendez-vous avec Pol Pot

Célébré pour ses documentaires impressionnants (sur le fond comme sur la forme) dédiés à l’histoire du Cambodge et la politique dictatoriale des Khmers rouges dont il fut lui- même victime, Rithy Panh revient à ce sujet, par le prisme de la fiction : trois journalistes français sont invités pour réaliser un reportage, ainsi qu’un entretien avec Pol Pot, « camarade numéro 1 » du pays. Sur ce terrain, Panh se révèle moins à son aise que dans le documentaire, notamment dans sa direction d’acteurs.

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Orlando, ma biographie politique

« Dans ce film, je serai l’Orlando de Virginia Woolf. » C’est par cette phrase singulière que chaque protagoniste de ce documentaire s’introduit, face caméra. Ils sont 26, âgées de 8 à 70 ans, de transgenre à non-binaire, et incarnent à tour de rôle le personnage d’Orlando paru en 1928, le premier à avoir changé de sexe dans un roman. Un peu à la manière d’Agnès Varda, l’écrivain et militant transgenre Paul B.

Lucie Chiquer
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La Gardav

 Si les vingt premières minutes de La Gardav pédalent dans la semoule avec un jeu d’acteurs en demi-teinte et une histoire qui peine à s’installer – celle de Mathieu, acteur en carton qui participe au clip de rap de son pote Ousmane dans un quartier de banlieue –, le film rebondit lorsqu’il décide de pousser plus loin les curseurs. Alors, le tournage dérape et les emmerdes s'enchaînent jusqu’à attirer la police sur place. Résultat des courses : Mathieu, un peu crétin, finit en garde à vue.

Lucie Chiquer
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En attendant la nuit

Une famille proprette débarque dans un quartier résidentiel propret. Tout ça, on s’en doute, suinte la noirceur par tous les pores du lotissement. Le scénario ne ment d’ailleurs pas au spectateur d’emblée dans la confidence. Philémon, l’ado fraîchement débarqué dans la région, a besoin de sang pour (sur)vivre accentuant sa difficile intégration auprès de la jeunesse locale. La première partie parvient à installer un doux malaise et chaque membre de la famille cherche à dissimuler la « maladie » honteuse de l’aîné pour s’inscrire dans une norme aussi fragile que salvatrice.

Thomas Baurez
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Dissidente

Grand Prix, prix d’interprétation féminine (Ariane Castellanos, impressionnante) et du public, ce premier long a trusté les trophées majeurs du festival de Saint- Jean de Luz et ce n’est que justice.

Thierry Chèze
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L'Affaire Vinca Curie

Film historique sur un progrès capital de la médecine de la deuxième partie du XXe siècle, L’Affaire Vinca Curie expose avec un regard poétique un événement scientifique méconnu. En 1958, des chercheurs yougoslaves gravement irradiés à la suite d’un accident sont rapatriés en France alors qu’on les soupçonne de travailler sur l’élaboration de la bombe nucléaire. Le professeur Georges Mathé (qui compte bien faire connaître à tout le monde son titre) s’engage dans une course contre la montre pour les sauver en se basant sur les procédures expérimentales de ses récentes études.

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La Petite vadrouille

Un an après la sortie du décevant Wahou !, Bruno Podalydès est déjà de retour avec une comédie qui prend le contrepied des visites immobilières du précédent opus pour raconter une échappée au grand air. Le cinéaste dépeint ainsi une joyeuse arnaque aux airs de satire sociale où un riche homme d’affaires (joué par Daniel Auteuil) demande à une de ses employées (incarnée par Sandrine Kiberlain) de lui organiser un week-end idyllique en échange d’une belle somme d’argent.

Damien Leblanc
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Salem

Djibril, enfermé dans un hôpital psychiatrique, se remémore son passé. Enfant, il était un membre éminent d’un gang comorien, les Sauterelles. Il était aussi amoureux de Camilla, une gitane issue de la bande ennemie des Grillons. C’est bien connu : les opposés s’attirent. Jusqu’au jour où Camilla est tombée enceinte… Six ans après la bombe Shéhérazade, Jean-Bernard Marlin revient poser sa caméra à Marseille avec ce drame shakespearien (découvert à Cannes l’an passé) qui risque de déconcerter ses fans de la première heure.

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Une autre vie que la mienne

Quarante-cinq ans de la vie d’une femme transgenre. Dans la Pologne des années 80, Andrzej se sent coincé dans une vie qui n’est pas la sienne... L’écueil du film à thèse est évité par ce portrait en forme d’épopée intime, odyssée feutrée où le destin de l’héroïne se dessine à coups de scènes brèves, elliptiques. En filigranes, c’est aussi l’histoire de la Pologne qui défile, du communisme au capitalisme – et, de l’un à l’autre, sa constante indifférence aux droits des personnes transgenres. L’interprétation poignante de Malgorzata Hajewska cimente le tout.

Frédéric Foubert
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Greenhouse

Moon-Jung est une aide-soignante à domicile pour un couple de personnes âgées. Lui est aveugle, elle est atteinte d’une maladie neuro-dégénérative et ne peut se gérer seule. Moon-Jung jongle habilement entre les tâches domestiques et son fils incarcéré, jusqu’à un accident qui l’oblige à prendre une décision ingérable… Avec pas mal d’humour noir et un sens aiguisé du suspense, la réalisatrice Sol-hui Lee signe un thriller psychologique sur la déchéance et la façon dont la société pousse des êtres ordinaires à commettre l’irréparable.

François Léger
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Fainéant.e.s

Comment filmer une frange marginale de la société ? Tel un road-movie, Fainéant·es suit le parcours de deux femmes qui se sépareront avant de se retrouver, et propose une myriade de micro-événements, soit autant d’épreuves à surmonter lorsqu’on vit dans les marges du système, sans logement ni travail fixe. Dommage que la dimension politique de ces destins n’embrase jamais la mise en scène pour se cantonner à quelques symboles : un doigt jeté à un flic ou un slogan antiraciste sur un pull…

Nicolas Moreno

AFFICHE
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Assemblage

Le geste témoigne d’une envie de cinéma qui traverse l’écran. Avec son premier long, Sofiene Mamdois signe le plus long film constitué d’un seul et unique de l’histoire du cinéma français. Mais tout à son obsession de la forme (où il fait montre d’une réelle virtuosité), il lui a sacrifié le fond de son récit au fil d’un scénario filandreux dont les trous d’air finissent par abîmer le climat de suspense au cordeau qu’il ambitionne ici de créer.

Thierry Chèze
Adam change lentement
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Adam change lentement

Vu de loin, on croirait avoir affaire à une comédie adolescente bien débile et régressive, façon Beavis et Butt-Head. Ne pas se laisser tromper par le style visuel étrange d'Adam change lentement : le film d’animation du Canadien Joël Vaudreuil cache en fait une fable touchante (et pourtant souvent très drôle) sur le mal-être et les traumas des adolescents, notamment ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un corps - et un esprit - dans la norme.

François Léger
AFFICHE
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Abigail

Une bande de kidnappeurs qui ne se connaissent pas entre eux s’empare d’une gamine et la séquestre toute une nuit dans une drôle de maison. Les choses vont dégénérer de manière inattendue (si vous n’avez pas vu la bande-annonce), et extrêmement gore (en tous cas pour des standards américains).

Sylvestre Picard
La Belle de Gaza - Affiche
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La Belle de Gaza

Les films de Yolande Zauberman ne sont jamais repliés sur eux-mêmes. Ils sont tout l’inverse, assumant leur part d’incertitude propre à la forme documentaire et deviennent des voyages dont les enjeux secrets se découvrent en chemin. Ce pacte avec le réel et l’imaginaire demande tout à la fois une grande sensibilité humaine et une intelligence dans l’approche. La ressortie récente de son premier long-métrage, Classified People (1987) avait ainsi replacé toute la force de ce formidable travail d’écoute.

Thomas Baurez
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Memory

Un film comme un puzzle dont jusqu’à l’ultime image on découvrira des pièces inattendues. Un film riche en surprises sans en être obsédé tout simplement car comme son titre l’indique, il se déploie telle une variation autour de la mémoire défaillante. On rencontre d’abord Sylvie, une femme à fleur de peau, dont on perçoit vite le besoin d’un quotidien structuré construit autour de son travail, de sa fille et de ses réunions avec les Alcooliques Anonymes pour ne pas rechuter. Mais un grain de sable va faire tout dérayer.

Thierry Chèze
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Colocs de choc

Lorsqu’Yvonne, une ancienne avocate féministe touchée par la maladie d’Alzheimer perd définitivement la tête, son beau-fils et sa petite-fille sont contraints d’emménager chez elle. Dans ce mélo plein de bons sentiments qui fait la part belle aux joies de la coloc intergénérationnelle, tout est un peu gros: les dialogues censés imiter le langage des ados, la grand-mère qui brûle ses soutiens- gorge dans le jardin… Les personnages, plutôt attachants, évitent au film de ressembler à un spot de prévention contre Alzheimer.

Emma Poesy

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Heroico

Pour fuir le paysage dangereux de la vie populaire mexicaine, de nombreux jeunes hommes rejoignent le collège militaire en quête d’un respect familial et national. Pourtant, les humiliations et les tabassages sommaires que font subir leurs supérieurs aux futurs soldats les plongent dans une tout autre violence. Heroico explore en un peu moins d’une heure et demie la sexualité, l’impunité dans les organisations hiérarchiques ou encore la normalisation de la violence en ligne sans jamais se presser.

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Chien blanc

42 ans après Samuel Fuller, Anaïs Barbeau-Lavalette s’attaque au roman-monstre de Romain Gary. Mais plutôt que de se réapproprier l’œuvre, le film en reprend simplement les grandes lignes sans jamais chercher à imposer sa patte. Derrière le portrait conventionnel de l’Amérique des années 1960, l’histoire de ce chien blanc, dressé pour s’attaquer aux noirs, est négligée. Anaïs Barbeau- Lavalette (La Déesse des mouches à feu) signe une adaptation étonnamment dévitalisée, source d’ennui.

Yohan Haddad

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Foudre

Eté 85Conte d’étéCall me by your name : il n’est pas rare que la période estivale soit celle du bourgeonnement des idylles charnels les plus intenses, et Foudre fait désormais partie de cette liste. 1900, un soleil brûlant frappe les massifs montagneux d’une vallée suisse où ne règne qu’un silence assourdissant.

Lucie Chiquer
Le poster flamboyant de Furiosa
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Furiosa: une saga Mad Max

"Do you have it in you to make it epic ?", demandait Dementus (Chris Hemsworth) à Furiosa (Anya Taylor-Joy) dans la bande-annonce du nouveau George Miller, cinquième volet de la saga Mad Max (mais le premier sans Max). En s’asseyant devant ce Furiosa aussi désiré que redouté, on avait envie de retourner la question au film lui-même. "Est-ce que tu as de quoi devenir légendaire ?" Seras-tu suffisamment "épique" ?

Frédéric Foubert
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When Evil lurks

Acclamé dans de nombreux festivals depuis l’année dernière, When Evil Lurks fait partie de ces pépites qui font leur notoriété avant même leur sortie officielle. Le long métrage de Demián Rugna (qui réalisait jusqu’alors des films d’horreur qui peinaient à faire du bruit au-delà de l’Amérique du Sud) apporte sa pierre à l’édifice du genre de la possession. Dans l’Argentine profonde et superstitieuse, isolés au milieu de terres agricoles, deux employés découvrent que des évènements étranges sont causés par la présence d’un corps gangréné par un esprit démoniaque.

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Les Tortues

Difficile de ne pas s’ennuyer ferme devant les (més)aventures d’Henri et Thom, couple homosexuel dont 35 ans de vie commune a fini par faire naître un ennui et une fadeur de plus en plus insupportables pour le premier, flic à la retraite, pendant que le second, conscient du lien qui se délite jusqu’à la rupture, va tout faire pour rallumer la flamme endormie. Situations téléphonées, personnages archétypaux… on a connu David Lambert plus inspiré avec Hors les murs et Je suis à toi.

Thierry Chèze
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Roqya

Pour son premier long métrage, Saïd Belktibia a imaginé un thriller au sujet original puisqu’il aborde le recours croissant à la sorcellerie et aux sciences occultes qui sévit dans la France d’aujourd’hui. En se centrant sur l’histoire d’une femme indépendante qui se livre au trafic d’animaux exotiques mais qui se fait accuser de sorcellerie par les habitants de son quartier et se voit séparée de son fils, le cinéaste opte pour le film de traque et le récit à suspense.

Damien Leblanc
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Reines

Une habituée des vols et arnaques en tout genre évadée de prison, sa fille qu’elle a réussi à sortir des griffes des services sociaux et la conductrice d’un camion qu’elle a prise en otage pour tracer la route au cœur de l’Atlas forment le trio singulier de ce road movie mené tambour battant, la police à leurs trousses. L’ombre de Thelma et Louise plane sur ce récit rock n’roll à souhait qui célèbre les désirs de liberté féminine dans un Maroc ployant sur le poids du patriarcat.

Thierry Chèze
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Rapture

Depuis quand n’avait-on vu pareille nuit filmée au cinéma ? Dès son plan séquence introductif, stupéfiant de maîtrise, Rapture fait de l’obscurité son terrain de jeu, et la questionne sous toutes ses coutures. Le jeune Kasan vit dans un petit village au le nord-est de l’Inde, terrorisé par des étrangers qu’ils accusent de kidnapping d’enfants. La peur de l’obscurité de l’enfant se confond peu à peu avec les dérives obscurantistes de certains adultes, prêts à manipuler la peur du village pour leurs desseins personnels.

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Là où Dieu n'est pas

«Ici, c’est le purgatoire. Ici, vous choisissez entre le paradis et l’enfer.» Sous l’oeil et la caméra et de Mehran Tamadon, le réalisateur de ce documentaire consacré à la torture perpétrée par la République islamique d’Iran, trois réfugiés politiques rejouent, dans une grande restitution de deux heures, les gestes de leurs geôliers.

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La Morsure

À la fois conte nocturne à l’atmosphère fantastique, reconstitution d’une petite ville de province française en 1967 et métaphore du feu transgressif qui brûle chez la jeunesse avant le passage à l’âge adulte, le premier film de Romain de Saint-Blanquat ne manque pas d’allure. On y suit deux amies adolescentes, pensionnaires d’un lycée catholique strict, qui décident de faire le mur pour Mardi gras et vont atterrir dans une fête costumée à l’ambiance lugubre et vampirique.

Damien Leblanc