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Princes et princesses: le spectacle au cinéma

De l’Egypte légendaire au Japon féodal, quatre charmantes histoires, reproduites sur scène selon la technique originale du film éponyme de Michel Ocelot : les acteurs sont des silhouettes noires se découpant sur des fonds colorés.

Sylvestre Picard
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Relaxe

En 2008, débutait une affaire rocambolesque qui allait s’étaler sur neuf ans et pourrait prêter à sourire si elle n’avait pas foutu en l’air la vie des concernés. L’affaire de Tarnac où neuf habitants de ce village corrézien furent accusés de sabotage terroriste de lignes TGV avant que les faits finissent par prouver que tout ceci n’était que pure fiction ! Liée à une des inculpées par son compagnon, Audrey Ginestet est allée à leur rencontre peu avant le procès décisif.

Thierry Chèze
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Normale

Quand on pense au teen movie, les premières images qui se forment dans nos têtes sont des clichés d’insouciance opulente : des lycéens à la pointe de la mode dans des couloirs aux couleurs vives, une adolescence de loisirs et de consommation, où l’argent n’est jamais un enjeu. Il y a, bien sûr, un milliard d’exceptions à ce cliché, néanmoins on remarque toujours particulièrement les teen movies qui accordent, en marge des incontournables récits de la découverte de soi et de l’éveil sexuel, leur digne importance aux questions triviales du coût de la vie, et de la classe.

Théo Ribeton
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Mon chat et moi, la grande aventure de Rroù

Habitué des odyssées animalières, Guillaume Maidatchevsky (Aïlo : une odyssée en Laponie) nous emmène au cœur des Vosges…à travers le prisme d’un chaton. Indomptable, Rroû croise la route de Clémence, 10 ans, qui l’adopte et lui fait découvrir les merveilles rurales. Filmée à hauteur d'animaux, c'est bien la fillette rafraîchissante d’innocence qui devient compagnon de route au chat, et non l'inverse.

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Kokon

Nora a 14 ans. C’est l’été. Il fait chaud. Elle vit dans un quartier populaire de Berlin. À côté, il y a sa sœur aînée et impétueuse. Et il y a sa mère, trop absente, noyée dans les effluves de l’alcool. Pourtant, jeunesse se fait. Nora sort avec sa bande, expérimente, trouve sa culotte tâchée de sang, mate des tutos pour mettre des tampons, affronte le regard des autres, choisit le silence, parfois la rencontre. Elle tend une main à son amoureuse, coupe ses cheveux. S’offre une glace. En deux mois, Nora mute.

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The Forest maker

L’agronome australien Tony Rinaudo est ici au centre de tous les plans, ou presque. Tantôt dans une bourgade désertique du Niger, entouré de gentils villageois ultra-attentifs, l’œil presque luisant, tantôt en visio avec des scientifiques à la pointe, ou au sol, touchant la terre ferme et fertile. Celle-là même qui l’a fait devenir le king des arbres en Afrique. Ou, en termes savants, le pionnier de l’agroforesterie, rebaptisé L’Homme qui ressuscite les arbres » dans cette première incursion de Volker Schlöndorff (Le Tambour) dans le documentaire.

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Coeur errant

Un cœur errant est forcément à prendre, voire à reprendre. C’est en tout cas comme que s’envisage le protagoniste de ce deuxième long-métrage de l’argentin Leonardo Brzezicki (Noche, inédit en France). Santiago, quadra célibattant (Leonardo Sbaraglia, vu dans Douleur et Gloire de Pedro Almodovar), part en quête d’amour, tente de reconquérir ses anciens amants au risque de déconvenues. Dans cette équation autocentrée, il y a aussi sa fille d’une vingtaine d’années qui veut bien épauler son père mais a aussi besoin de lui pour l’aider à vivre.

Thomas Baurez
C'est mon homme affiche
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C'est mon homme

Parfois le classicisme a du bon. Quand un réalisateur comprend qu’il a dans ses mains une histoire suffisamment forte pour ne pas l’abîmer par des effets de manche et des interprètes (ici le trio majeur Karim Leklou- Leïla Bekhti- Louise Bourgoin) à qui il faut laisser de l’espace. Avec son premier long, Guillaume Bureau fait montre de ses talents de conteur, distillant des rebondissements sans que jamais ils ne paraissent factice.

Thierry Chèze
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About Kim Sohee

Deuxième film de July Jung, neuf ans après A Girl At My Door, About Kim Sohee s’inspire d’un fait divers survenu en Corée du Sud : le stage de fin d’études d’une lycéenne dans un centre d’appels de Korea Telecom avait tourné au drame, à cause de la pression incessante mise sur ses épaules par ses supérieurs...

Frédéric Foubert
À mon seul désir affiche
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A mon seul désir

Fidèle à son goût du récit initiatique, qu’elle avait adopté dès son premier long métrage (Fidelio, l'odyssée d'Alice), Lucie Borleteau suit ici les pas d’une jeune femme qui franchit un jour par curiosité la porte d’un club de strip-tease et qui va rapidement devenir une des danseuses incontournables de ce lieu souterrain.

Damien Leblanc
L'Etabli affiche
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L'Etabli

Dans les premières lignes de L’Etabli de Robert Linhart, récit de sa propre expérience de militant, dont le présent film est une fidèle adaptation, on lit : « La première impression est, au contraire, celle d’un mouvement lent mais continu de toutes les voitures. Quant aux opérations, elles me paraissent faites avec une sorte de monotonie résignée, mais sans la précipitation à laquelle je m’attendais. » Le style à la fois précis et épuré, rend compte d’une mécanique immuable à l’œuvre et de son immédiate prise en compte.

Thomas Baurez
Les Trois Mousquetaires affiche
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Les Trois mousquetaires- D'Artagnan

Peut-on ressusciter d’Artagnan ? Comment lui redonner vie, après une cinquantaine d’adaptations du roman d’Alexandre Dumas au cinéma ?

Frédéric Foubert
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Voyages en Italie

En 2016, Sophie Letourneur (Enorme) est partie en vacances en Italie avec son compagnon, un voyage dont les péripéties ayant conduit leur couple au bord de la crise de nerfs l’ont poussée à enregistrer avec lui à leur retour un récit dudit périple, matériel dont elle a décidé de faire une fiction. On voit bien le but de sa démarche : transcender sa propre expérience pour aboutir à une réflexion autour du lien conjugal et de la pérennité du désir. Seul hic, on ne voit que ça :  les intentions, les coutures.

Thierry Chèze
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Le Royaume de Naya

Une forêt peuplée d’être magiques est menacée par d’avides humains à la recherche d’une fontaine de jouvence… OK, on a déjà vu et entendu ça mille fois, mais ce film d’animation qui nous vient d’Ukraine nous le fait revoir et ré-entendre très joliment. La technique est vraiment solide (le passage obligé de la séquence d’intro dans un style naïf est accompli avec brio), le character design très sympathique (avec de vrais méchants bien tordus et violets comme Disney n’ose plus en faire depuis quinze ans !

Sylvestre Picard
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Los Reyes del mundo

C’est un mirage que l’on touche du bout du doigt, une Terre promise que l’on marque de ses mains, sur laquelle on rêve de régner. Après la mort de sa grand-mère, Rà hérite d’un lopin de terre paysan autrefois confisqué à sa famille. Lui et ses quatre amis, gamins prisonniers des rues frénétiques de Medellín, rêvent de ce retour à la terre, ou à la liberté. Commence alors une odyssée anarchique à travers la Cordillère colombienne, ponctuée de moments de grâce captés par une photographie onirique et une ambiance sonore remarquablement travaillée.

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Grand Paris

Dans la psyché française - et cinéphile en particulier - l’idée même de la banlieue renvoie forcément à une terre sauvage et sacrifiée, lieu de tension explosive.  Du pur fantasme petit-bourgeois (Athéna) au film à thèse respectable (Les Misérables), il existe bien des chemins de traverses, ceux empruntés récemment par Guillaume Brac et son Ile au trésor ou Alice Dop, le temps d’une errance sociologique le long de la ligne B du RER parisien (Nous).

Thomas Baurez
Please baby please
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Please baby please

Imaginez West Side Story revu et corrigé par un tandem John Waters- Peter Greenaway et vous aurez une idée assez précise de ce film 100% queer au kitsch pleinement revendiqué d’Amanda Kramer. On y suit un couple qui, témoin d’un meurtre commis par une bande de blousons noirs, va tomber sur leur emprise et remettre dans la foulée en cause sa sexualité, lui se sentant totalement troublé par leur leader, sosie androgyne de Brando, elle craquant pour une voisine haute en couleurs collectioneuse de vibromasseurs (Demi Moore dans une apparition sidérante).

Thierry Chèze
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Le Capitaine Volkonogov s'est échappé

Partant que le passé inatteignable par nature, est un territoire à recomposer, ce survival sur fond de purge stalinienne, peut s’appréhender comme un récit d’anticipation à rebours, voire une dystopie sur la Russie d’aujourd’hui (la réalité a, en effet, rattrapé l’imaginaire des auteurs) Dans l’URSS de 1938, juste avant le grand saut vers un conflit mondiale inévitable, les autorités font le ménage dans leurs propres rangs.

Thomas Baurez
Bonne Conduite, avec Laure Calamy affiche
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Bonne conduite

Le troisième long de Jonathan Barré (Les Vedettes) démarre pied au plancher, au rythme d’une formatrice de la prévention routière dans un centre de récupération de points (Laure Calamy) qui se sert de sa fonction pour repérer les chauffards indécrottables et se muer la nuit en serial killeuse qui les pourchasse au volant de sa voiture pour les envoyer dans le décor. Sauf qu’une fois cette situation posée, le réalisateur semble peiner à savoir quoi en faire.

Thierry Chèze
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Apaches

Après une ballade dans le futur (Le Dernier voyage), Romain Quirot a choisi de remonter le temps jusqu’au Paris de 1900 où des gangs ultra- violents faisaient régner la terreur de Montmartre à Belleville et de les raconter à travers une jeune femme intégrant l’un d’eux pour venger son frère assassiné. Il y a chez Quirot une envie de cinéma, un désir de flamboyance qu’on retrouve dans sa direction artistique, même si tous ses partis pris ne sont pas forcément heureux (ponctuer le récit de chansons « modernes » bégaie inutilement avec la modernité du propos).

Thierry Chèze
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Ailleurs si j'y suis

Mathieu est au bout du rouleau. Sous la pression de son patron au boulot et malheureux dans son couple, il va fuir cette réalité étouffante le jour où il suit un cerf qui passe devant chez lui et s’enfonce avec lui dans la forêt au bord d’un étang paradisiaque où, trouvant enfin la paix, il décide de s’installer. Ainsi débute ce singulier conte existentiel autour de cette idée d’un retour à la nature devenu l’alpha et l’oméga de citadins fantasmant la campagne comme un Eden.

Thierry Chèze
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The Lost King

En 1998, en lisant une biographie de Richard III signé Paul Murray Kendall, Philippa Langley s’arrête sur une phrase : « c’était un homme dont la véritable histoire n’avait jamais été raconté ». Une phrase comme un déclic qui va dès lors la pousser à consacrer son existence à rétablir la vérité sur ce Roi à la réputation salie par la célèbre pièce de Shakespeare et à retrouver sa dépouille qu’on croyait perdue à jamais… pour lui offrir réinhumation et réhabilitation.

Thierry Chèze
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Sept hivers à Téhéran

Importantissime. Les mots manquent. Crucial, vital, ultra pertinent… Que dire d’autre ? D’abord expliquer l’histoire qui se déroule sous nos yeux : celle de l’Iranienne Reyhaneh Jabbari qui, en 2007, âgée de 19 ans, entaille et tue l’homme sur le point de la violer. Double problème, il est puissant. Elle, non. Reyhaneh est accusée du meurtre, jetée en prison, condamnée à mort après un procès malhonnête. Pendue en 2014. Entre-temps, elle est devenue, à l’instar de Mahsa Amini aujourd’hui, une figure de la lutte pour les droits des femmes en Iran.

Affiche Je verrai toujours vos visages
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Je verrai toujours vos visages

En 2018, Jeanne Herry a frappé un grand coup avec Pupille en parvenant, avec une fluidité inouïe, à raconter toutes les étapes d’un processus d’adoption. Une œuvre parfaitement documentée mais qui vivait à 1000% son statut de fiction, s’imposant aussi comme un grand film d’acteurs où le moindre rôle, choisi avec soin, quelque chose à défendre. Je verrai toujours vos visages s’inscrit dans sa droite lignée.

Thierry Chèze
John Wick 4 : affiche française
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John Wick: Chapitre 4

Comment en est-on arrivé là ? Comment John Wick, un film de série B, certes hyper bien foutu, a-t-il bien pu déboucher sur la franchise d’action la plus emblématique (avec Mission : Impossible) de ces dix dernières années, avec des suites toujours plus dingues doublant le box-office de l’épisode précédent pour cumuler 584 millions de dollars de recettes dans le monde ?

Edouard Orozco
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Valentina

« C’est bien d’être différent » : Valentina, petite fille trisomique, rêve de faire du trapèze mais croit que sa différence l’empêche d’être normale… Plus que son discours sur la tension entre norme et différence, finalement assez classique, ce qui fonctionne surtout dans ce chouette film d’animation espagnol, c’est son idée fondatrice super bien trouvée : toute l’action se déroule dans la chambre de l’héroïne, qui devient un portail vers divers mondes imaginaires peuplés d’êtres farfelus (et de bonnes chansons -un art qui se perd dans les films animés).

Sylvestre Picard
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Je m'abandonne à toi

Quelque part entre le Journal d’un Curé de Campagne de Bresson et un téléfilm TF1 mal fagoté, Je m’abandonne à toi nous plonge dans le quotidien d’un homme mi- prêtre, mi- légionnaire au gré des visites qu’il effectue auprès de ses fidèles. En utilisant son film comme un confessionnel pour son personnage, Cheyenne Caron enferme le spectateur dans un entrelacs superficiel de séquences, rythmées par l’omniprésente Sonate n°20 de Schubert, qui vient continuellement surplomber l’ensemble.

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L'Eden

Découvert à la Semaine de la Critique, ce premier long métrage colombien suit les pas d’un jeune garçon de la campagne incarcéré, après un crime qu’ils ont commis, avec son meilleur ami dans un centre expérimental pour mineurs. Il y règne certes une tension qui ne se démentira jamais ou presque. Mais une fois passée son entame mystérieuse à souhait, cette variation autour de la fabrique virile de la violence peine à trouver sa singularité face aux récents films sud- américains qui ont traité de ce sujet, avec plus de puissance tant dans leur mise en scène que dans la gestion du récit.

Thierry Chèze
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Atlantic bar

Sorte de cousin français du récent et formidable 143 rue du désert qui racontait le quotidien d’une buvette perdue sur une petite route en plein désert algérien, ce documentaire met en scène d’un bistrot d’Arles, menacé de fermeture après la décision de son propriétaire de vendre les murs. Le portrait joyeux d’un monde qui se meurt au fil d’échanges avec Nathalie, sa patronne toute en gouaille et ses fidèles clients hauts en couleur que Fanny Molins mène avec une empathie jamais mièvre et sans céder à la facilité du pittoresque. Un bonheur.

Thierry Chèze
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Sur les chemins noirs

Les rôles tragiques de Jean Dujardin sont toujours un peu hantés par ses faits d’armes en comédie. Après OSS dans Novembre, ici c’est Le Daim qui nous encombre la tête, à le voir arpenter la montagne en solitaire, consignant son journal, les sourcils froncés. Sauf qu’ici pas de folie : on se prend très au sérieux.

Théo Ribeton