Young Ones

Dans un futur proche où l’eau vaut de l’or, un homme protège sa ferme et se voit menacé lorsque sa fille s’entiche d’un bad boy. Entre l’immense Michael Shannon et le décor de néo-western futuriste, Jake Paltrow avait
du culte entre les mains. Mais au bout de dix minutes, son maelström fait pschitt. Le frère de Gwyneth n’a pas réalisé un film mais une bande-annonce où les plans s’enchaînent n’importe comment, où le scénario, décousu et elliptique, assomme et où les acteurs sont bien impuissants à défendre des personnages fantoches. Dommage.

Jake Paltrow a le sens du détail : la vaisselle qu'on « lave » avec du sable, l'attente de la pluie comme un miracle, ou ce bovidé robotique qui devient un personnage à part entière. Drame où les fils héritent de la ténacité des pères, Young Ones finit par devenir, aussi, une réflexion astucieuse sur la virilité et sur une Amérique où les catastrophes naturelles rendent aux hommes leur âme de cow-boys.

"YOUNG ONES" demeure en effet une proposition de cinéma souvent engageante : moins agressif et nihiliste que "THE ROVER", auquel il sera forcément comparé à son désavantage, le film affiche néanmoins une ambiance souvent prenante, basée sur une production design de grande qualité – comme si, dans "STAR WARS", George Lucas avait bâti les séquences sur "Tatooine" comme un western spaghetti rongé par le désespoir. Il se dégage ainsi du film une grande mélancolie qui donne au regard de Paltrow sur ce monde dévasté une certaine singularité, en cela bien portée par de solides prestations d’acteurs

Jake Paltrow propose un mélange de western et de tragédie familiale, doublé de science-fiction : un vrai défi. L'esthétique est remarquable, le rythme un peu lent.

Porté par des personnages forts, ce film d'anticipation tourné en Afrique du Sud réussit à capter le spectateur tant par son intrigue intense que par son atmosphère originale.

On soulignera le plaisir récurrent à retrouver Michael Shannon, un des meilleurs acteurs de sa génération (les Noces rebelles, Take Shelter), la mâchoire plus crispée que jamais. Et, trouvaille astucieuse, le rôle capital dans l’intrigue joué par un cyberbourricot, sorte de R2D2 bringuebalant construit sur le modèle de Big Dog, un robot-chien créé en 2005 et qui, neuf ans plus tard, paraît déjà singulièrement daté.

Dommage qu’une averse de musique arrose sans raison ce film choc, insolite et dérangeant

Une réjouissante série B estivale. Idéale série B estivale, le film séduit surtout par sa facture : simple, directe et précise, elle dessine un biotope charmant aux métaphores subrepticement fantaisistes où s’infiltre un récit solide mais dentelé.

"Young Ones" est un film d'anticipation, un peu western, un peu drame familial, sorte d'allégorie d'un pays revenu à l'état sauvage où la survie, le désir et la trahison servent de décor. Jake Paltrow, réalisateur, producteur, scénariste, et frère de Gwyneth, sait filmer, installer une ambiance et distiller des moments d'angoisse ou d'émotion. Le souci, c'est qu'il le sait, justement. (...) Le film étonne, séduit, mais ne passionne pas toujours.

Un film d'anticipation qui se cherche. (...)
Si le talent de son casting (Shannon, Hoult, Fanning et Kodi Smit-McPhee) parvient à combler les vides psychologiques de leurs personnages et les raccourcis d'écriture, Young Ones laisse une impression de mirage en plein désert : déboussolant pour le meilleur, illusoire pour le reste.